Shogun Mag - Numéro 5
		Shogun Mag Edition : Les Humanoïdes Associés 2007, 338 pages ISSN : 1954-2836 4,90 €

Les magazines de prépublication de mangas au Japon, tout le monde connait. Parmis les plus connus citons le Shônen Jump, Young Jump, Sho-comi... En France aussi les éditeurs commencent à s'y intéresser. Pika avait lancé Shônen, Tokebi un magazine éponyme, mais tout cela était que de la traduction et non à l'exemple de leurs homologues japonais une véritable direction de nouvelles séries. Et voilà que Les Humanoïdes associés arrivent avec leur collection Shogun ! Et comme fer de lance, le magazine de prépublication d'oeuvres françaises principalement, européenne au plus, le Shogun Mag.

Alors que peut-on y trouver ? D'abord des articles sur une quinzaine de pages. Ce numéro consacre un dossier sur Neon Genesis Evangelion et son caractère mystique qui a lancé tant de discussions quasi-philosophique chez ses fans. Puis dans sa rubrique Kult-Ur, un petit article sur le décryptage du système de prédiction préféré des Japonais (bien au delà de l'astrologie) basé sur le groupe sanguin. Qui n'a jamais vu de fiche de personnage avec le groupe sanguin d'écrit ? Ensuite trois pages sont consacrées à mieux comprendre la manière de créer un manga sportif. En dernier lieu, le magazine s'arrêt sur la carrière de celui qui a apporté le manga en amérique, l'amerimanga si on peut dire, Adam Warren.

Petite touche d'humour suit avec la publication de Yonkoma des lecteurs, ces petits scènes humoristiques en quatre cases verticales, un peu le pendant des Comic strip américains. Je dois avouer que certains sont particulièrement amusants et bien vus.

Passons maintenant aux 340 pages de mangas en 11 séries (un record quand même). Tous ne sont pas égaux, loin de là. J'imagine aussi que tous ne passeront pas au stade de l'album relié (tout comme le font les Japonais d'ailleurs). En tout cas on peut remarquer l'eclectismes des séries. Je vous parlerai ici de celles qui m'ont le plus marqué, en bien ou en mal.

BB Project de Kaze et Shonen, avec une toile de fond de baston et une fille qui allie beauté et puissance, arrivant à faire manger la terre à celui qui semble le personnage principal. Ajoutez une touche de magie, ou techniques spéciales, appelée Seishin et cela donne une série qui paraît intéressante à suivre.

Holy Wars de Shaos et Irons.D dont je vous ai déjà parlé plus longuement dans cette chronique. Je ne reviens pas dessus.

Kairi de Janina Görrissen et Audrey Diallo décrit la vie d'une jeune adolescente Japonaise qui a connu l'amour avec un garçon et qui vit à présent séparée loin de lui. Dur à lire cette souffrance au point qu'elle se scarifie. Très dur quand on sait que des enfants lisent ce magazine de l'aveu même des rédacteurs (voir le commentaire sur les Yonkoma).

Kenro de Zerriouh, MichelW et Irons.D place l'action dans un Lyon un peu décalé. On y parle là aussi de pouvoir de l'illusion, de genres d'esprits et d'une belle poupée qui semble le cerveau des "gentils". Trop peu de pages pour se faire une opinion, mais malheureusement le graphisme est un peu brouillon.

Sanctuaire Reminded de Stéphane Betdeder et Riccardo Crosa dont je vous ai déjà parlé plus longuement dans cette chronique. Dans ce numéro 5, c'est le premier chapitre de ce qui sera le volume 2 de la version album qui est prépublié. Un vrai régal d'avoir pu continuer après la lecture du dit-album.

Lolita HR de Delphine Rieu et Javier Rodriguez qui dévoile ici le dernier chapitre de l'album décrit par ma consoeur Toonnette dans cette chronique. Ce court extrait démontre à lui seul un scénario à plusieurs niveaux qu'il est intéressant de découvrir dans son ensemble, mais je n'en dit pas plus : lisez la chronique de Toonnette si ce n'est déjà fait.

Underskin d'Iovinelli et de Dall'Oglio parle avec une ambiance assez noire d'une femme qui découvre par hasard qu'elle régénère ses blessures. Le tout semble couver une sombre affaire de manipulations.

Tengu-do d'Alex Nikolavitch et Andrea Rossetto décrit le destin d'un jeune disciple samouraï qui veut venger la mort de son maître due à un Tengu qu'il avait vaincu jadis. Mais le dit disciple, malgré sa bonne volonté, ne parvient pas à dire à sa promise qu'il doit partir.

Faites le compte il en manque trois. Le premier complètement louffoque et sans grand intérêt, le second tout aussi louffoque plus ciblé fille et le dernier très bourrin genre Dragon Ball Z mais sans scénario apparent (et pourtant c'était le chapitre trois).

En conclusion, il y a du bon et du moins bon dans ce magazine, mais n'est-ce justement pas le but de ce genre de publications ? En tout cas rien que pour les dossiers, cette revue a son intérêt. J'espère donc avoir l'occasion de vous reparler de l'avenir du Shogun Mag.