Le maître des dragons
		Colin, Fabrice Edition : Le Livre de Poche 2010, 601 pages ISBN : 978-2-253-02339-5 7,50 €

Un jour de 1717, un jeune homme de dix sept ans est retrouvé inconscient sur une plage de la Nouvelle-Angleterre. Il s'appelle Thomas Goodwill et a tout oublié des circonstances de sa "noyade". S'il se souvient de son enfance, il ignore totalement où il a passé les dix dernières années de sa vie. Dans son cerveau embrumé, une certitude : son destin est lié à celui de l'Empereur et d'une femme qu'il n'a encore jamais rencontrée, Mary Wickford.

Il fallait bien 600 pages pour retracer la vie mouvementée du pirate Thomas Goodwill, personnage mystérieux croisé aux côtés de Mary Wickford dans La malédiction d'Old Haven. C'est avec plaisir que j'ai ouvert ce livre ; j'attendais beaucoup de sa lecture, j'avais hâte de me plonger dans le passé tumultueux de Thomas. Les trois premiers quarts ont parfaitement comblé cette attente : on découvre la même histoire que celle contée dans La malédiction d'Old Haven, totalement transformée par le changement de point de vue. On retrouve avec plaisir la belle plume de Fabrice Colin, à la fois majestueuse et simple, pleine de sensibilité.

Au fil de la lecture, mon intérêt s'est pourtant un peu émoussé. D'abord parce que le rythme faiblit dans le dernier quart : Thomas s'égare, ne sait pas quoi faire, et l'avancée du roman s'en ressent, donnant une impression de décousu assez désagréable. Finalement, je me suis rendu compte que Mary me manquait : j'ai tellement aimé ce personnage dans La malédiction d'Old Haven qu'il me tardait de la retrouver dans Le maître des dragons. C'est peut-être pour cette raison un peu bête que j'ai moins apprécié cette lecture : Mary en est souvent absente, pour la simple et bonne raison qu'elle n'en est pas le personnage principal.

Il n'en reste pas moins que Le maître des dragons est un bon roman, un très bon roman même, à l'écriture soignée, qui permet de découvrir sous un autre jour une magnifique histoire.