|
  |
Notre-Dame aux Ecailles |
  |
|
  |
Fazi, Mélanie Edition : Folio SF
2010, 288 pages
ISBN : 978-2-07-039895-9
7,30 € |
  |
La cité travestie : Sofia savait faire des pièges trop beaux et efficaces pour que Venise les tolère. Et elle a trouvé le moyen d'utiliser à son profit le talent de Giordano. En forme de dragon : quand un dessinateur voit ses créations disparaître l'une après l'autre, que peut-il faire ? Demander de l'aide à sa fille ? Jamais ! Langage de la peau : une odeur de nuit et d'étoiles la guide jusqu'à une maison où l'attend la vérité, et d'abord sur son être même, et la plénitude. Le train de nuit : quand on n'en peut plus de sa vie, on appelle le train de nuit. Et il vient. Les cinq soirs du lion : elle en est sûre, il n'y a jamais eu de lion dans sa vie... jusqu'à ce familier, là, qui impose son évidence de fauve. Jamais de lion. Vraiment ? Sans doute ma préférée, je l'ai trouvée criante de vérité, et superbe. La danse au bord du fleuve : sentir sous ses mains le pouvoir d'un Fleuve est trop grisant pour être sans danger. Villa Rosalie : cette maison est particulière et... attachante. Ses occupants ne la quittent pas facilement. Surtout les femmes. Le noeud cajun : face à une vision insupportable, impossible, plusieurs réactions sont possibles, mais il y a plusieurs formes de déni. Notre-Dame aux Ecailles : face à la peur panique du cancer qui la ronge, Célia "adopte" une statue d'ange dont le visage lui ressemble, en lui demandant de la protéger. Et toutes deux se ressemblent vraiment. Mardi-Gras : après Katrin, Mardi Gras a eu lieu. Mais différent. Un texte sensible et grave sur le devoir de mémoire. Noces d'écume : Valentin revient d'une partie de pêche complètement changé, étranger à lui-même et à tout. Sa femme fait tout ce qu'elle peut pour le ramener à elle. Fantômes d'épingles : quand Frédérique apprend sans ressentir aucune émotion la mort de Mathias, son ami d'adolescence, elle se rend compte que ce n'est pas normal. Mais n'a-t-elle pas toujours demandé à Justine, sa poupée, de prendre en elle ce dont elle-même ne voulait pas ? Toujours aux limites du fantastique, mais solidement ancrées dans le quotidien et le concret, les nouvelles qui constituent ce recueil sont, individuellement, de petits bijoux. L'ensemble parle de mutations, de métamorphoses, de la façon dont l'humain n'est pas vraiment disjoint de la nature animale ou autre qui l'entoure, et que l'on peut porter ou prendre en soi, des pièges de la mémoire... Autant de thèmes lourds que Fazi traite d'une plume délicate et tendre autant qu'affûtée. Excellente idée que d'avoir réédité au format poche ce recueil, qui trouvera ainsi de nouveaux lecteurs, et qui donne à regretter que Fazi publie si peu.
Ecrite par , le 16 Février 2011 à 14:02 dans la rubrique .
|