Le Palais Adamantin (Les Rois-Dragons - Tome 1)
		Deas, Stephen Edition : J'ai Lu, Collection : Fantasy 2010, 412 pages ISBN : 978-2-290-02353-2 7,10 €

Hyram, l'orateur des Royaumes des Rois-Dragons, position politique enviée et convoitée, est sur le point de céder sa place à son successeur. Logiquement, en faveur d'un accord ancestral, il devrait désigner la Reine Shezira. Pour l’instant, celle-ci est occupée par le mariage d'une de ses filles au Prince Jehal, qu'elle n'apprécie guère et que les rumeurs accusent d'être responsable de la mort de la reine Aliphera ainsi que d'une tentative d'empoisonnement sur le roi Tyan, son propre père. Mais dans les Royaumes, les sentiments n'ont pas lieu d'être, seules comptent les alliances et les richesses politiques et  matérielles qui en découlent. Malheureusement, Shezira est face à un problème de taille : Neige, le magnifique dragon blanc qu'elle comptait offrir au Prince à l'occasion des noces a été dérobé. Cela pourrait être interprété comme un affront. Il faut retrouver et punir les coupables... si coupable il y a. Car même si personne n'ose l'envisager à voix haute, il se pourrait que le dragon se soit enfui de son propre chef, signe qu'il aurait été capable de se défaire de l'emprise des hommes sur lui. Et là, la menace qui pèserait sur les Royaumes serait terrible.

J'étais très impatiente d'attaquer ce roman, alléchée par la quatrième de couverture. Imaginez donc un monde où, après avoir failli disparaitre sous les feux ravageurs des dragons, les hommes ont finalement réussi à les dompter jusqu'au jour où ceux-ci retrouvent leur ancienne liberté. Ajoutez une atmosphère politique lourde de complots, de trahisons et j'avais matière à me régaler.

Eh bien non, je me suis trainée de page en page, avide d'en finir enfin. Si Stephen Deas a eu de bonnes idées, celles-ci souffrent d'un manque de développement. Je n'ai jamais été friande des romans où l'auteur passe des pages et des pages à nous expliquer sa création par le détail. Mais si trop d'explications tuent l'action, le manque est tout aussi préjudiciable à l'histoire. Plusieurs fois, j'ai eu envie de savoir le pourquoi des choses, comprendre par exemple les fonctions des différents personnages mais jamais l'auteur n'a accédé à ce désir. En fait, on a l'impression qu'il nous raconte une histoire comme si nous connaissions le monde dont il nous parle. Malheureusement, ce n'est pas le cas et cela contribue à nous laisser en dehors de l'histoire, simple spectateur un peu perdu dans un monde qu'il ne maîtrise pas.
Mais surtout, le récit manque cruellement de personnages auxquels s'attacher ou s'identifier ou à détester. Là, on a toute une galerie d'individus dont aucun ne ressort réellement, certainement parce que leurs sentiments, leurs attentes, leurs histoires personnelles ne sont pas assez développées. Je crois que c'est une des rares fois où j'ai été incapable de m'imaginer l'apparence des héros et c'est assez perturbant.

En somme, je ressors de ma lecture avec un sentiment d'inachevé. La trame et les idées sont là pour développer une histoire passionnante mais trop de questions restent en suspens pour réellement entrer dans l'univers des Rois-Dragons. Peut-être que les réponses se trouvent dans la suite.