La voie fiscale (IR$ - Tome 1)
		Vrancken & Desberg Edition : Le Lombard, Collection : Troisième Vague 2006, 48 pages ISBN : 2-80361-396-4 9,80 €

Un ancien employé de banque suisse meurt dans un accident sur une route californienne, freins sabotés. Quelques jours plus tard, un inspecteur spécial des contributions, Larry B. Max, obtient un rencard avec une jolie blonde sur les hauteurs de la Cité des Anges. Cette dernière a tendance à « oublier » de remplir ses déclarations fiscales et pour tout dire, ses revenus professionnels ne sont pas non plus du bon côté de la loi. Elle est une experte dans son domaine, sa spécialité : les freins récalcitrants. Sa dernière victime avait cependant quelque chose de particulier, son assassinat a été commandité par un entrepreneur juif, un rescapé des camps de la mort, un proche du milliardaire Moshe Geldhof, figure de proue de la lutte pour la restitution par les banques suisses des avoirs juifs spoliés pendant la seconde guerre. Le richissime homme d'affaires ne serait pas aussi propre qu'il n'y paraît...

I.R.$. est la grande série du Lombard démarrée en 1999. En mélangeant habillement polar, thriller et action, elle retrace les pérégrinations du plus connu des agents du fisc U.S., Larry B. Max, l'homme au cheveux blancs. Un génie qui lit une déclaration d'impôts avec autant d'aise et de précision que Mozart lisait une partition de piano. Ce premier opus, au thème très intéressant, se contente d'introduire le personnage principal et le scénario de Desberg fait la part belle au dessin de Vrancken et à l'action plutôt qu'à la description de la vie de l'homme. Cela ne gâche en rien le plaisir de la lecture ni l'envie de lire la suite. Dès l'ouverture de la couverture, on tombe dans la vie de Larry et sans en savoir plus à son propos, on le suit à travers les pages de cette bande dessinée, un peu comme si l'on allumait la télévision et que l'on suivait la journée de quelqu'un.

Par ailleurs,  la découpe et certains plans du récit mont fait penser à un bon polar américain, en particulier les deux premières planches qui dégagent une ambiance formidable, pourtant il ne s'y passe quasi rien, Larry s'essuie, s'habille, téléphone et part travailler, tout simplement. Le réaliste et très bon coup de crayon de Vrancken en est sans doute responsable et, au vu des volumes suivants, le dessin ira en s'améliorant et gagnera en détails, surtout lors des scènes d'actions, parfois un peu vides. De plus, j'ai noté au passage un problème de langue agaçant, un « billion » se dit milliard en français et un petit problème technique, un P & L statement qui devrait être un income statement...

En conclusion, cet ouvrage réalisé par Stephen Desberg et Bernard Vrancken est passionnant, un que tout amateur de BD se doit de connaître ou de posséder dans sa bibliothèque.