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La Cité Nymphale (Chromozone - Tome 3) |
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Beauverger, Stéphane Edition : La Volte
2006, 285 pages
ISBN : 2952221774
20 € |
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Les Noctivores se terminaient sur un air de trahison, avec la tête de Kahleel transformée en purée de pastèque chromozonée. Changement de cap avec ce troisième volume : après la visite touristique d'un Marseille halluciné, direction Paris, neo-capitale d'un monde au bord du gouffre et lieu d'escale dun Cendre devenu tout à la fois super-star et prophète. Comme à son habitude, Beauverger en profite pour mettre en scène une nouvelle faction de son univers : la Parispapauté, sorte d'Eglise new age prônant la non-violence. Difficile forcément de les trouver à leur place, surtout lorsque les deux figures féminines du cycle du Chromozone se posent en porte-à-faux. D'où quelques cinquantes premières pages un peu laborieuses, où l'on peine à savoir clairement quel message l'auteur a cherché à transmettre : discours sur l'impuissance de la tolérance, apologie de la non-violence, ou tout simplement appel à la diversité des formes sociétales ? Le décriptage nest pas aisé, mais les lignes de lecture possible laissent dubitatif. Beaucoup plus convaincante, la deuxième partie du roman démontre à nouveaux frais combien le Romeo est bien la véritable star de l'histoire, depuis la mort de l'Ogre. Ce monstre de duplicité et vrai/faux anti-héros mange littéralement la vedette aux autres personnages et ne cesse de mettre le lecteur dans l'impossibilité de prononcer un jugement pertinent sur son cas. Avec l'entrée en scène du Romeo, c'est comme si l'ensemble des autres personnages valaient désormais pour zéro, d'autant que le seul rival acceptable (prestance + complexité psychologique), Peter Lerner, est relégué dans l'ombre du récit. Un choix d'ailleurs assumé avec une certaine efficacité, et qui laisse l'agréable sentiment d'avoir encore tout à lire et tout à imaginer, un monde ouvert devant soi à la fin du cycle. Cela nous change des clôtures post 800 pages, où le monde retrouve soudainement paix et cohérence, alors qu'il avait pourtant connu les plus fortes perturbations jusque-là. La Cité Nymphale est-il un bon roman ? Après l'avoir lu dans son intégralité, je dirais plutôt qu'il sagit d'une oeuvre composant avec des éléments antagonistes et parfois d'une surprenante incompatibilité. Ce qui peut tout autant être un défaut qu'une force. Dans le cas de La Cité Nymphale, on se retrouve au croisement du plus prometteur comme du plus prévisible : à la fois combat contre le schématisme narratif et idéologique ; et ballade champêtre au pays des désillusions post-datées. La demi-teinte, forcément, pour un roman cannibal de son personnage principal.
Ecrite par , le 21 Décembre 2006 à 09:12 dans la rubrique .
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Ogre is dead, baby, Ogre is dead !
Ecrit par le 23 Décembre 2006
Décidément, la mort d'Ogre en aura traumatisé plus d'un ^^
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Ecrit par le 28 Décembre 2006
Critique qui laisse de côté, à mon sens, le concept le plus intéressant du roman: la synthèse des noctivores. Plus qu'une "trouvaille" , c'est une réflexion qui soulève des enjeux énormes, surtout dans l'aboutissement/dépassement du numérique.
Moi je trouve que la qualité de la trilogie n'est pas en premier lieu dans la fluidité du scénario (pourtant exellente) ni dans les multiples cheminements initiatiques des héros, mais dans la richesse de ses protocoles d'expérimentation. La trilogie Chromozone est en cela une oeuvre "moderne" au sens noble du terme, toujours intelligente sans être faussement subversive.
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Re:
Ecrit par le 29 Décembre 2006
Assez juste, Nitzos. Sur cet aspect de la trilogie (la synthèse "éthiquement viable" des Noctivores), et en particulier de La cité nymphale, je vous renvoie à ma propre critique : http://findepartie.hautetfort.com/archive/2006/12/27/la-cite-nymphale-de-stephane-beauverger-phago-cite-de-hint.html, qui fait suite à celle des deux tomes précédents (http://findepartie.hautetfort.com/archive/2005/12/15/chromozone-et-les-noctivores-deux-tueries-de-stephane-beauve.html). Quant au Roméo, je le trouve beaucoup moins intéressant dans La cité nymphale. Comme tous les personnages du reste. Bizarrement, c'est au moment précis où Beauverger commence à considérer ses personnages comme des êtres sociaux, et non plus comme des bêtes sauvages intelligentes, que ceux-ci (il me semble) perdent leur crédibilité. Faut-il en déduire que l'humanité est définitivement barbare ? Est-ce l'inconscient de Stéphane qui a parlé ? L'auteur ne croit-il pas lui-même aux solutions, aussi mauvaises soient-elles, proposées dans son livre ? EST-IL PILOTE PAR PETER LERNER ?!? Les Noctivores sont parmi nous, les amis ! Fuyez !
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