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Le cycle du Non-A

 
  Van Vogt, A. E.
Edition : J'ai Lu, Collection : Science-Fiction 2010, 796 pages ISBN : 978-2-290-02560-4 10,90
 

En 1945, le tout premier roman de science-fiction à paraître après la fin de la deuxième guerre mondiale est d'une nature bien étrange. En effet, A. E. Van Vogt vient d'achever sa thèse sur la sémantique générale inventée par Alfred Korzybski, système de pensée moderne, suivant les théories scientifiques du XXème siècle et non les postulats issus d'Aristote, de Newton ou encore de Euclide. Il en a sorti un univers futuriste où, sur la Terre du XXVIème siècle, le président est élu par sa réussite à l'épreuve de la Machine des jeux, sorte d'hyper ordinateur fait de machines interconnectée prenant la place d'une grande ville sur la côte est des actuels États-Unis. Le monde du Ā commence ainsi, quand un homme nommé Gilbert Gosseyn arrive dans la ville de la Machine des Jeux pour y tenter sa chance. Son but n'est pas d'être président, mais plutôt d'intégrer un voyage pour Venus, planète terraformée où ne vivent que des personnes de la philosophie du non-A, ou Ā, soit non-aristotéliciennes.

Le soucis, c'est qu'un homme affirme - avec raison - que Gilbert Gosseyn n'est pas ce qu'il prétend être : ses souvenirs seraient faussés. Il ne serait donc pas un fermier de Cress-Village et ne serait pas le veuf de Patricia Hardie. Mais selon sa propre philosophie, Gosseyn accepte la chose, et va tenter de savoir qui il est réellement, avec l'aide de la Machine des Jeux si cela est possible, et peut-être même celle de Patricia Hardie, qu'il apprend être rien de moins que la fille du président actuel de la Terre ! Il comprend aussi assez vite que son intrusion provoque l'effet d'une boule dans un jeu de quille, car il découvre un immense complot au plus haut niveau dirigé contre Vénus et les non-A.

Pour la première fois, les éditions J'ai Lu, éditeur depuis toujours de ce monstre de la science-fiction qu'est Le Cycle du Ā, publie les trois livres ensemble. Outre Le monde du Ā, Van Vogt a récidivé trois ans plus tard dans Les joueurs du Ā, une suite directe de l'opus précédent, qui amène son héros dans les hauteurs du complot... à une échelle bien plus importante. Il faudra pourtant attendre 1983 pour que sorte le troisième opus de la série, La fin du Ā, où Gilbert Gosseyn va devoir gérer des anomalies de ses capacités spéciales, et sera confronté à cause de cela à des habitants d'une autre galaxie.

Le premier, Le monde du Ā, s'est avéré une véritable surprise. Le côté science-fiction ne se dévoile de prime abord que par les présences de machines pratiquement omniscientes, dotées de détecteurs de vérité que personne ne remet en doute. En outre, ces machines possèdent en elle une petite particularité signée John William Campbell Jr, éditeur du fameux Astounding Science-Fiction, qui deviendra par la suite Analog (qui publia Dune, comme nous l'avons vu dans une précédente chronique), en l'occurrence les trois lois de la robotique chères à Isaac Asimov postérieurement, même si celles-ci ne sont citées que de manière anecdotique. L'essentiel du roman se déroule surtout par sa recherche de la vérité, et ce de façon proche d'un roman policier. Gosseyn déduit de nombreux faits de ses indices avec l'aide de sa fameuse philosophie du Ā, ou non-A. Un côté intéressant, c'est que en début de chapitre se trouve souvent des données venant de physiciens ou d'autres scientifiques ou écrivains ayant beaucoup oeuvré sur le sujet, avec des thèses expliquées que l'on retrouvera invariablement utilisées au cours du chapitre. À ne pas zapper surtout !

Les Joueurs du Ā présentent une structure fortement semblable à son prédécesseur, à la différence que Gosseyn cette fois possède des alliés, même s'il n'est pas souvent en contact avec eux. Ce deuxième opus est le plus gros en terme de nombre de pages, et développe les non-axiomes de la thèse de sémantique générale de l'auteur à chaque début de chapitre. L'intrigue et le style font de ce deuxième opus un très bon roman, plus proche de la science-fiction que le précédent.

C'est au début des années 80 que Jacques Sadoul, directeur littéraire de J'ai Lu, pousse Van Vogt par l'intermédiaire de son épouse, à poursuivre l'écriture sur le mondes des Ā, avec La fin du Ā. On y retrouve les personnages rencontrés dans Les joueurs du Ā, mais tout de suite, on remarque plusieurs détails qui fâchent. Déjà, l'auteur préfère dire les mots "sémantique générale" à Ā ou non-A auxquels nous étions habitués. Ensuite parce que de nombreux détails ont changé, comme la position du président qui n'est plus président que du continent Américain, ou encore l'apparition de personnages que nous croyons (et sans doute à raison) morts. L'intrigue en elle-même, si elle se lit très facilement, se montre moins poussée et parfois déroute avec des changements de situations brutaux qui, certes, sont habituels dans ce cycle, mais là tombent limite comme un cheveu sur la soupe.

Avec cette version des deux premiers opus remaniée en 1970 à partir de la traduction de Boris Vian, suivi de ce troisième plus décevant, le public français peut découvrir ou redécouvrir ce qui est néanmoins une oeuvre majeure dans l'histoire de la science-fiction. Son style en déroutera sans doute plus d'un, et le fait que ce soit un énorme pavé sans doute d'autres. Néanmoins, j'ai lu le tout avec un certain plaisir, et avec l'impression de m'instruire d'une certaine façon, car de nombreux concepts sont très actuels. J'espère qu'il en sera de même pour vous.

Ecrite par Garion, le 02 Août 2010 à 14:08 dans la rubrique Roman Sf .
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