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Le rêve américain (Martha Washington - Tome 1) |
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Miller & Gibbons Edition : Delcourt, Collection : Contrebande
2010, 200 pages
ISBN : 978-2-7560-2182-9
19,90 € |
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Martha Washington est né en 1995. Cette année-là, sa famille ne vivait pas encore dans le Green, ce bâtiment conçu comme une prison et censé donner un toit aux plus démunis. Mais ce n'était rien d'autre qu'une nouvelle forme de prison. Une forme contre laquelle le père de Martha voulut se battre, et en mourut. Du coup, sa famille s'y retrouva, dans le Green. Très tôt, Martha montra des prédispositions pour l'informatique. Elle avait un professeur qui venait du dehors et qu'elle appréciait beaucoup. Peu de gens venaient du dehors. Alors, il était encore plus spécial. Mais un jour, son professeur se fit tuer à coup de croc de boucher par un caïd que Martha avait déjà rencontré. Alors, elle vu rouge et le tua à son tour. C'est ce qui changea certainement la vie de Martha pour toujours. D'abord internée, parce qu'elle ne parlait plus, elle tomba sur des expériences humaines qu'elle n'aurait pas du voir. Du coup, on la mit dehors illico, mais elle redevint violente. Elle ne put alors que s'engager dans la PAX, l'unité militaire qui protège les Etats-Unis et qui accepte tout le monde, même les pires criminels. Là, elle apprit à se battre et devint même très bonne dans son domaine. Seulement, elle croisa la route d'un plus gradé qu'elle, Moretti, qu'elle trouva en flagrant délit de haute trahison. Et de ce jour, Martha s'était fait son pire ennemi. On connaît Frank Miller et Dave Gibbons. Le premier est l'auteur, entre autre, de Sin City, mais il a aussi redonné ses lettres de noblesse à Batman, en son temps. Le second n'est rien de moins que le dessinateur des Watchmen, scénarisé par Alan Moore. Autant dire que les deux auteurs ne sont pas les premiers venus dans le monde de la bande dessinée. Du coup, quand ils s'associent, on est en droit d'attendre quelque chose de grandiose, non ? Martha Washington, Give me liberty dans sa version originale, est une critique acerbe, froide, cynique et très juste de la société américaine, et du monde capitaliste en général. Martha est une femme noire qui vit dans un monde fait pour les blancs. Elle va se retrouver dans un conflit opposant les gens au pouvoir, des petits blancs donc, des apaches qui ont retrouvés l'envie de se battre pour leur nation, des nazis homosexuels (celle-là, il fallait quand même l'inventer) et des femmes qui ont décidé qu'elles n'avaient pas besoin des hommes pour vivres. Il y a encore d'autres factions, mais ce sont celles que l'on croisera le plus dans ce premier tome. Et Martha est comme le grain de sable qui encombre les rouages complexes et dont il faut se débarrasser ou bien se mettre dans la poche. Ce n'est pas une femme avec des talents particuliers, juste une femme qui veut vivre, avec tous les sacrifices que cela peut comporter. On ne verra donc pas de super héros ici, juste des personnes un peu hors de la norme. C'est peut-être aussi pour ça qu'on sera plus touchés par le récit. D'ailleurs, même s'il faut entrer dedans au début puisque que Frank Miller pose quand même les bases assez lentement, celui-ci est mené brillamment. On n'en attendait pas moins d'ailleurs. J'ai juste eu du mal à suivre les pensées d'Annchiff, mais c'est tout à fait désiré, je pense. Le dessin de Dave Gibbons est quant à lui dans un style un peu vieillot, mais rappelons que le titre est sorti en 1990 et se voulait donc une oeuvre d'anticipation à très court terme. Martha Washington se révèle donc être un comic exigeant, dérangeant, visionnaire (même on préfèrerait qu'il ne le soit pas) et passionnant. Il ne touchera cependant pas le grand public, mais trouvera le sien, parmi les fans des auteurs, bien sûr, ou d'Alan Moore, certainement. De quoi lui assurer quand même un bon succès.
Ecrite par , le 28 Juillet 2010 à 09:07 dans la rubrique .
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