La théorie Gaïa
		Chattam, Maxime Edition : Pocket, Collection : Thriller 2010, 504 pages ISBN : 978-2-266-18942-2 7,80 €

Emma DeVonck est docteur en paléoanthropologie. Son mari Peter est biologiste et généticien. Convoqués tous deux par la Comission Européenne pour participer à une mission ultra confidentielle, l'une sur l'île de Fatu Hiva, l'autre à l'observatoire du Pic du Midi, ils acceptent sans opposer de résistance. La planète va mal, ils en sont conscients : les catastrophes naturelles se multiplient. Dans ce climat instable, la violence des hommes ne fait que croître : les bas instincts reprennent le dessus...

Une fois arrivé sur les lieux de leur mission, le couple se trouve confronté à des problèmes dont l'ampleur dépasse pourtant ce qu'ils avaient imaginé. Peter arrive au Pic du Midi en pleine tempête et se trouve ainsi coincé dans l'observatoire, complètement coupé du monde. Emma, elle, débarque dans une île apparemment déserte : personne n'est là pour l'accueillir. Pire : tous les habitants du village semblent avoir disparu ; les maisons sont saccagées, les animaux massacrés...

Le couple va devoir mobiliser plus que son intelligence pour se sortir de cette inextricable situation. Leur survie en dépend, ainsi que celle de l'humanité toute entière...

La théorie Gaïa, au côté des romans Les arcanes du chaos et Prédateurs, s'inscrit dans le cycle que Maxime Chattam a consacré à l'étude de l'être humain et de ses instincts les plus vils... Les arcanes du chaos s'attachait à parler du passé. La théorie Gaïa s'intéresse au futur. Un futur proche selon l'auteur. L'homme serait le cancer de la planète : programmé pour propager la vie dans tout notre système solaire, une fois sa mission accomplie, il serait condamné à s'auto-détruire... Et ce par le biais du fléau des tueurs en série, qui ne cesse de se multiplier.

L'idée est un peu tirée cousue de fil blanc, mais ça fonctionne, et donne des scènes de terreur pure qui resteront longtemps gravées dans mon esprit. Je ne suis pas fan du style de Maxime Chattam, minimaliste et peu travaillé. En revanche, ses intrigues, mélange de thriller et d'horreur - et ici, épicée d'une pointe d'anticipation - ne manquent jamais de capter mon attention. L'auteur a une vision très noire de l'humanité et de son futur. Qu'on n'y adhère ou pas, on ne peut s'empêcher d'y croire, au moins le temps que dure la lecture.

Avec des idées aussi intéressantes, on ne peut que regretter que les personnages ne soient pas à la hauteur de la complexité de l'intrigue. Très convenus, presque caricaturaux, ils gâchent un peu le plaisir de lecture. Tout ça manque un peu de subtilité. Malgré ses défauts, La théorie Gaïa demeure un bon roman, inquiétant, bien construit. Le dynamisme est maintenu jusqu'au bout grâce à l'alternance des points de vue. Maxime Chattam ne bouleversera pas le regard que je porte sur le monde ; il n'en demeure pas moins que ces romans, La théorie Gaïa y compris, demeurent de bons page-turner à dévorer sur la plage !