|
Recherche |
|
|
Coups de coeur
|
|
|
Session |
|
|
Kikekoi |
|
|
Ailleurs |
|
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
|
|
|
  |
Fahrenheit 451 |
  |
|
  |
Bradbury & Hamilton Edition : Casterman
2010, 155 pages
ISBN : 978-2-203-03294-1
16 € |
  |
Un groupe de pompiers est de sortie. Sauf que dans cette société alternative à la nôtre, les pompiers n'ont pas le même rôle que celui qu'on connaît tous. Ici, les pompiers traquent les propriétaires de livres. Alors quand une bibliothèque est découverte, les livres sont entassés, enduits d'essence, et brûlés. Posséder des livres est ici totalement interdit. Et être pris en flagrant délit de lecture d'un livre est puni de mort. Et cela est sans appel… Alors ce soir là, Guy Montag rentre chez lui après sa journée de pompier. Il est convaincu du bien de sa mission, car il pense que les livres sont un moyen de semer le doute dans l'esprit de ces concitoyens. Sauf que ce soir là, Guy rencontre une jolie jeune fille appelée Clarisse, sur le chemin du retour. Clarisse est un peu originale, pour ne pas dire bizarre, mais c'est une personne intéressante qui vit près de chez Guy. Jour après jour, elle est là pour avoir une discussion intéressante avec Guy, ce qui le change de sa femme qui passe son temps à suivre avec ses copines des émissions vides de sens à la télévision… Mais ce que fait Clarisse, surtout, avant de disparaître à son tour, c'est de semer le doute dans l'esprit de Guy… Est-ce-que brûler des livres est vraiment une bonne chose ? Guy en est de moins en moins sûr. D'ailleurs, une nouvelle bibliothèque a été découverte. Au mépris du danger et des risques, Guy se met à sauver un ou plusieurs livres à chacune de ses sorties. En cachette, il collectionne puis lit des dizaines de livres, qui sont de plus en plus rares, évidemment… Les mots sont comme des poignards : rapidement, Guy n'y tient plus et il doit parler de tout cela à quelqu'un. Mais à qui ? Pas à sa femme qui ne comprendrait pas un tel acharnement, en tout cas… C'est à Ray Bradbury qu'on doit cette histoire : c'est là un roman culte, qui a des airs de famille avec 1984, qui est converti en bande dessinée grâce au talent de Tim Hamilton. Comme je le disais, la lecture de ce livre (qui est encore autorisée de nos jours, rassurez vous !) donne vraiment l'impression que l'oeil de Moscou vous regarde. Ici, l'ambiance est terriblement triste, noire, à souhait. Graphiquement, bien entendu, l'ensemble est tout à fait sombre, ce qui colle parfaitement au scénario. Par ailleurs, ce côté sombre renforce la folie de ce monde, et rend les traques plus réalistes, plus haletantes… Nous assistons là à la descente aux enfers d'un homme qui avait tout pour être heureux, en tout cas le plus heureux possible dans une telle société, mais qui décide presque sur un coup de tête (mais tellement compréhensible) de se heurter au système, en commençant par poser de drôles de questions à ses collègues et ses supérieurs. Un livre qui réussit son pari, en nous faisant poser de vraies questions : que deviendrait notre monde si on ne pouvait plus lire ? Si tout était contrôlé, muselé, incroyablement lisse ? Je vous invite fortement à parcourir ces planches si vous aimez ce genre de livre, ou pour découvrir ces sociétés alternatives…
Ecrite par , le 02 Juillet 2010 à 17:07 dans la rubrique .
|