Cytheriae
		Bousquet, Charlotte Edition : Mnémos, Collection : Icares 2010 ISBN : 978-2-35408-080-8 19 €

Dans l'archipel des Numinées, les humains combattent parfois lamias, goules et autres démons ; créatures ennemis de la Déesse Lune. Néanmoins, ces monstres sont rares, et la vie s'écoule habituellement sans heurt, sous le règne éclairé des reines des différentes cités, guidées par les Moires, des prêtresses de la Lune aux pouvoirs divinatoires particuliers. Enfin, cela, c'était avant que la dirigeante d'Arachnae congédie ses Moires, avant que la peste ne frappe Matricia, et avant que Cribella, la capitale de Cytheriae, ne soit le terrain de jeu d'un drôle de tueur en série, avant qu'elle ne soit assiégée de réfugiés, infestée de démons, rongée de créatures plus étranges encore. Quel mal corrompt peu à peu la cité ?

Nola, écrivain public, n'en a pas la moindre idée, tout à ses tentatives de vivre encore malgré un lourd passé. Son amant nécromant, Angelo, qui a le bon goût de ne lui poser aucune question, détient probablement plus d'informations sur les origines de la décrépitude qui s'est abattue sur Cytheriae, mais ses recherches sont détournées, son esprit occupé ailleurs... Leurre ? Seul Malatesta, la Bête, enfant contre-nature que la précédente reine de la cité a eu avec un démon, semble à la fois comprendre ce qui se passe et être en mesure d'agir, s'il était libre. Qui ira délivrer le monstre ?

Dans une cité lacustre tombant petit à petit en ruine, Charlotte Bousquet poursuit en filigrane le développement de l'intrigue ébauchée dans Arachnae, celle d'un mal ancien cherchant à réintégrer le monde. L'action est moins présente, les sentiments des personnages plus développés que dans le roman précédent. La langue, également, est un peu différente, l'auteur renouant plus intimement avec des habitudes d'écriture proches de celles utilisées pour les Chroniques d'Amarantha (éditions Nestiveqnen). Malheureusement, j'avoue que ce ne sont pas mes préférées, et que j'ai tiqué plus d'une fois sur le vocabulaire parfois très poussé. La lecture reste cependant plaisante, et surprendra agréablement les lecteurs à la recherche d'une histoire forte à laquelle le style n'est pas sacrifié.