L'île panorama
		Ranpo, Edogawa & Suehiro, Maruo Edition : Casterman, Collection : Sakka Auteurs 2010, 272 pages ISBN : 978-2-203-02886-9 13,50 €

Un jeune auteur de roman complètement raté, Hirosuké Hitomi, essaye de vendre ses manuscrits... mais un rêve le hante : celui de créer un magnifique parc d'attraction pour adulte, dont il dessine les plans à ses moments perdus. Cette histoire, il la raconte dans son "Histoire de Ra", mais son éditeur ne semble guère convaincu par ces univers utopiques proches d'Alan Poe. Presque sans le sou, Hitomi apprend de la bouche de son éditeur qu'un de ses amis d'enfance, fort riche, est décédé. Or, cet ami lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Une idée germe alors dans le cerveau de l'écrivain. Pourquoi ne prendrait-il pas la place de Genzaburô Komoda ?

Quelle drôle d'histoire ! Le fait de prendre la place de quelqu'un décédé n'est pas inédit en soi, mais le faire avec autant de détail par contre est particulièrement morbide. Pour la suite du scénario, l'auteur a pris grand soin de prouver la faisabilité de ce qu'il avançait... hormis peut-être dans la réalisation en elle-même de l'Île Panorama... notamment le fameux tunnel sous-marin qui est, pour avoir un peu étudié celui qui existe au centre Nausicaa de Boulogne sur Mer, d'une complexité technique à réaliser, à cause des pressions sous-marines.

Donc si le chapitre sur la visite, réalisée en suivant l'épouse qui n'est plus dupe, est impressionnant, sa réalisation n'est expliquée que par des effets de perspective, ce qui est à mon sens peu suffisant pour s'y croire réellement. Néanmoins, ceci peut se comprendre vu l'âge du récit original, datant du milieu du vingtième siècle. S'en suit le côté érotique (voire plus) dont l'auteur est le maître, qui frise le "trop" puisque toute la première partie en est exempte.

Ainsi, je trouve que le résultat est un peu surréaliste, tout y étant fait dans l'excès. Néanmoins, j'y accorde l'intérêt de découvrir un genre méconnu en France du manga, le manga érotique, soft. Les non-amateurs peuvent cependant passer leur route.