Soul Man (Le casse - Tome 3)
		Chauvel & Denys Edition : Delcourt, Collection : Conquistador 2010, 56 pages ISBN : 978-2-7560-1736-5 13,95 €

Nous sommes dans la prison d'Attica, dans l'état de New York. Aujourd'hui, un nouveau prisonnier vient prendre ses quartiers dans l'établissement. Jeune, blond, on lui donnerait certainement le bon dieu sans confessions. Seulement, le jeune homme semble être là pour meurtre et autres joyeusetés dans le même genre. Mais quand le gardien aperçoit le numéro de la cellule dans laquelle on veut le mettre, il pense qu'il y a une erreur. Parce que dans la cellule 701 se trouve le Soul Man. Et que personne ne reste vivant dans la cellule du Soul Man, sauf le Soul Man. Mais puisque c'est écrit…

Après avoir rencontré ce fabuleux spécimen de l'espèce humaine, Félix, puisque c'est son nom, va avoir une seule semaine pour que le Soul Man l'étudie puis le tue. Parce qu'il sait qu'on ne met personne dans sa cellule sans une bonne raison. Soit que quelqu'un en veut à Félix, soit que cela cache autre chose. Mais il ne va pas rester sans savoir quoi. Le souci pour Félix, c'est qu'en plus d'être enfermé avec un fou furieux, il va devoir aussi se coltiner les autres détenus, qui ne semble pas apprécier non plus son arrivée.

Bref, la semaine de Félix risque d'être longue, très longue.

Troisième tome de cette série aux tomes indépendants, Soul Man possède un scénario en béton mené de main de maître par David Chauvel, le responsable de la collection. C'est sûr qu'on sent l'expérience derrière tout cela. Parce qu'au final, quand on y regarde bien, c'est quand même du grand classique, mais exposé d'une telle manière que cela semble neuf et qu'en plus, on ne veut pas en perdre une seule miette, pour être sûr de ne rien rater. Le personnage du Soul Man est effrayant, mais, étrangement, on arrive à s'y attacher. Après, il reste des choses inexpliquées, pas forcément utiles pour le scénario, qui permettent à chacun de se faire sa propre interprétation des faits.

Ce scénario n'aboutirait pas aussi bien s'il n'y avait le dessin de Denys. Du bon dessin réaliste avec des encrages assez marqués, mais pas autant que ce que l'on peut connaître avec Igor Kordey. Le Soul Man est bien rendu et, quand il seul dans une case, le découpage le fait encore plus imposant qu'il ne l'est, ce qui augmente la portée du personnage. Les couleurs sont assez classiques, mais plutôt sombres, ce qui cadre parfaitement avec ce récit.

En somme, c'est un très bon moment de lecture qui nous en proposé. Pour un casse qui demande beaucoup, mais alors beaucoup de patience.