Résurgences
		Ayerdhal Edition : Au Diable Vauvert 2010, 496 pages ISBN : 978-2-84626-211-8 22 €

Alors que Stephen Bellanger est à Lyon afin d'y donner une conférence, un sniper tire plusieurs balles sur celle qui ne peut pas être Ann X, puisque celle-ci est morte. Le même jour, Stephen est enlevé et mis au secret par Gaël Caher, de la DST. Dans les mois qui suivront ces évènements concomitants, Michel et Nadja vont passer beaucoup de temps au chevet de l'une, dans le coma, et à chercher l'autre. Pour Michel, toutefois, cela ne suffit pas, et il décide de s'active à regrouper les sans papiers et sans domicile pour les rendre visibles, et leur faire rendre justice.

Même si ce roman est clairement la suite de Transparences, dont il reprend un bon nombre de personnages, il peut sans difficultés se lire seul. Il s'agit d'un thriller bien réussi, plein de bruit et de fureur, et l'habileté de l'auteur consiste à l'entremêler avec les revendications des sans-droits. Il serait plus juste de dire, d'ailleurs, qu'Ayerdhal a appris, depuis Parleur, et heureusement, à habiller ses critiques et dénonciations d'assez de "prétextes" et d'intrigues autres pour les rendre plaisantes à lire, donnant ainsi tort à la fameuse phrase de Gide ("Ce n'est pas avec de bons sentiments qu'on fait de la bonne littérature").

Les personnages ont du corps et sont crédibles. L'identité sous laquelle se dissimule le sniper sera rapidement déchiffrée par un lecteur de polar, mais c'est quand même bien amené. En somme, s'il s'agit d'un pavé de taille respectable, il ne s'y trouve pas de longueurs, et on ne s'y ennuie pas. Le seul bémol est celui d'une relecture peut-être un peu rapide de la part de l'éditeur, car plusieurs mots manquent, çà et là, surtout en deuxième moitié de roman.

Pas de quoi rejeter ce roman abouti, d'un auteur qui a visiblement atteint sa maturité.