Vegas Mytho
		Lambert, Christophe Edition : Fleuve Noir 2010, 360 pages ISBN : 978-2-265-08865-8 18 €

Thomas Hanlon, ex-enseignant, conférencier à ses heures, quand les fins de mois sont difficiles, écrivain quand l'inspiration lui en vient, a du mal à croire à sa chance d'avoir séduit la belle Sofia, qui a trouvé beaucoup de charme à l'un de ses poèmes sur les hiboux. Elle décide de l'emmener avec elle à Las Vegas, pour le présenter à sa famille, notamment son père, qui vient d'y créer un casino, l'Olympe Winner.

Cette ouverture est d'ailleurs vue d'un mauvais oeil, à la fois par la Mafia et par la famille Nasrallah, elle-même propriétaire d'un casino, le Mastaba. Il est vrai que la concurrence entre les deux familles vient de loin. De très loin.

Bien sûr, au premier abord, impossible de ne pas penser au American Gods de Gaiman, comme l'auteur lui-même le mentionne d'ailleurs en postface. Toutefois, il s'avère à la lecture que les deux histoires n'ont absolument rien à voir. Dans le roman de Lambert, les anciens dieux ont pris forme humaine depuis des millénaires, et vivent depuis ce temps mêlés aux mortels, en continuant d'utiliser leurs talents (ainsi, Hephaïstos est un artificier génial, Diane ne rate jamais sa cible quelle que soit son arme, etc...). La rivalité reste vive entre les Olympiens et les Egyptiens, et c'est le ressort majeur de l'intrigue.

L'action est incessante dans le roman, il y a d'agréables clins d'oeil au lecteur, l'atmosphère américaine du début des années 60 est bien rendue (la bombe, les casinos, les pétroliers...). Le personnage de Thomas Hanlon, qui n'est pas sans évoquer de très loin Homère, est attachant, et les autres sont cohérents et bien décrits. Par ailleurs, l'auteur n'a pas esquivé la réflexion sur le thème de l'immortalité, si présent en SF depuis quelques années, en profitant en passant pour souligner les avantages de la mortalité.

En résumé, ce roman original à l'écriture efficace fait passer un très bon moment de lecture.