Sentinelles (La zone - Tome 1)
		Stalner Edition : Glénat, Collection : Caractère 2010, 56 pages ISBN : 978-2-7234-7070-4 13 €

Le monde tel que nous le connaissons a basculé. La preuve, les abeilles avaient fini par disparaître. Seuls quelques humains avaient survécus à la catastrophe, mais le monde a réellement basculé. La technologie n'est plus qu'un souvenir dans la majeure partie des cas et les hommes ont plongé dans une sorte d'obscurantisme forcené. Lawrence, lui, vit en marge de la société. Amoureux des livres, il préfère se mettre un peu à l'écart plutôt que de devoir ne plus lire. De temps en temps, Keira, une jeune fille, vient lui rendre visite, et il la fait lire. C'est souvent difficile puisqu'elle ne s'entraîne pour ainsi dire jamais, mais Lawrence y tient. Un jour, des copains de Keira viennent la chercher. Pendant que Lawrence sort pour leur demander de s'en aller, Keira dérobe chez lui une carte. Et c'est le début des ennuis.

Le lendemain, Lawrence se rend à Appelcross, comme Keira lui a demandé de le faire. Seulement, elle avait bien monté son coup, la petite. Personne ne l'attendait dans le village, encore moins s'il devait apporter un livre, comme elle le lui avait demandé. Et il s'aperçoit que tout le monde la recherche. Elle est partie. On pense d'ailleurs que c'est Lawrence qui lui a mis cette idée en tête. Et il comprend ce qu'elle a fait, ce qu'elle lui a volé et l'erreur monumentale qu'elle a commise. Les habitants d'Appelcross, menés par le bon révérend Jensen, ne mettent pas longtemps à venir chez Lawrence pour tout brûler. Mais lui a déjà pris sa décision : il doit ramener Keira, même si cela signifie devoir retourner en enfer.

Parce que Londres est devenu l'enfer.

Avec une ambiance à la 28 jours plus tard, le film, par certains aspects, notamment dans la Londres ravagé, ce premier tome de La zone nous met l'eau à la bouche. Mais rien de bien étonnant avec Eric Stalner totalement aux commandes de cette nouvelle série. Action, réflexion, révélations, tout est savamment dosé pour que le lecteur ne cesse d'aller toujours plus loin dans l'histoire et s'accroche à ce qu'on veut bien lui donner. Il reste encore beaucoup de choses que l'on ne connaît pas sur le monde et les catastrophes qui se sont produites, mais ce n'est pas le coeur de l'histoire ; on peut très bien la lire sans rien connaître, cela ajoute même une grande part de mystère intéressant.

Le dessin tient lui aussi ses promesses. Détaillé comme il se doit, Eric Stalner prend plaisir à nous emmener dans son monde qui ne donne pourtant pas envie. La mention revient pour moi à la case de cet enfant perché sur un arbre en position animale, en page 35. Je la trouve vraiment très belle.

La zone est pour l'instant une excellente surprise. Et c'est avec beaucoup d'intérêt que je découvrirai la suite qui, je n'en doute pas, sera à la hauteur.