Les derniers jours d'un immortel
		Vehlmann & De Bonneval Edition : Futuropolis 2010, 148 pages ISBN : 978-2-7548-0158-4 20 €

Nous sommes dans un futur très lointain, dans un monde où les humains cohabitent avec différentes races extra-terrestres. Tout se passe souvent très bien, à défaut d'un accident malvenu de temps à autres… Justement, un humain est décédé à cause d'une agression par un extra-terrestre appelé G'Ohi. Pourtant, l'enquête montre que l'extra-terrestre en question n'avait aucune intention de meurtre, bien au contraire. C'est juste que la façon de montrer son admiration aux humains est plus que violente pour nous, mortelle même… Mais qu'à cela ne tienne, puisque déjà, l'être humain en question n'est plus mort ! Pourquoi ? Tout simplement grâce aux sauvegardes qui existent, dans ces temps lointains où l'immortalité est devenue une normalité.

Alors forcément, il est des personnes, comme Elijah, qui ont une expérience très ancienne dans les relations avec les gens, notamment entre humains et extraterrestres. Elijah est même une sommité dans son domaine, et ses amis sont nombreux, même si le travail prend forcément une énorme place dans sa vie. Ainsi, c'est avec une certaine stupeur qu'il apprend la mort de Matthias, un autre vieil ami. Il peut tout de même se rendre dans la demeure du défunt et discuter avec sa dernière sauvegarde, laquelle est amenée à disparaître définitivement dans les deux mois. Ce qui gêne Elijah, c’est que Matthias, qu'il tenait pour un véritable ami, n'a pas daigné lui parler avant d'effectuer le terrible geste.

Alors la réflexion va bon train sur les bienfaits de l'immortalité. Et Elijah en viendrait presque à voir une certaine bravoure chez les siens, plusieurs fois centenaires, qui souhaitent finalement disparaître définitivement…

Encore une production Futuropolis qui est loin de manquer d'originalité. Les auteurs, Fabien Vehlmann au scénario et Gwen de Bonneval au dessin, nous parlent ici de situations pour le moins étranges, qui ne risquent pas vraiment de nous arriver. L'ensemble est traité avec sagesse, intelligence, et surtout beaucoup de philosophie, dans le bon sens du terme, qui parvient à nous faire interroger.

Le côté graphique de la chose n'est pas en reste non plus : on a droit à un nouveau récit en noir et blanc, qui sied parfaitement au récit. Les ambiances ressortent ainsi parfaitement retranscrites, avec un accent fort sur les personnages et leurs expressions.

Une jolie surprise qui n'en est pas vraiment une, tant nous sommes maintenant habitués de tomber sur des bijoux chez cet éditeur dont les livres sont bien souvent jolis et originaux, aussi bien sur le fond que sur la forme.