|
Recherche |
|
|
Coups de coeur
|
|
|
Session |
|
|
Kikekoi |
|
|
Ailleurs |
|
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
|
|
|
  |
Excision |
  |
|
  |
May, Olivier Edition : Encre Fraîche
2010, 116 pages
ISBN : 978-2-9700598-5-1
19 € |
  |
L'inspectrice à Europol Aayan Ali Jama est dérangée par son Pancom alors qu'elle est encore au lit avec son amant, le journaliste David Bollag au Quotidien du matin. Si celui-ci râle de la voir ainsi s'intéresser à ces nouvelles, c'est parce qu'il pense que ce n'est pas de son ressort. En effet, il s'agit de série d'attentats meurtriers dans son bon pays de Suisse, l'un des moins touché par le terrorisme au monde. Mais c'est bien justement pour cette raison qu'elle est de la partie. L'opinion publique doit voir la police réagir au plus vite.
Le plus étonnant, c'est que dans deux attentats récents, deux figures de l'anti-islamisme fanatique se sont retrouvées mêlée, bien que sauvées. Et ces figures, Aayan les connait bien : la princesse Khadîja et la conseillère fédérale Leïla Moujahed convertie à l'Islam récemment. Elle-même, Aayan, est devenue fortement médiatique puisqu'elle combat le terrorisme international, et une musulmane à ce poste avait défrayé la chronique un bon bout de temps. Pourtant, d'origine somalienne, elle subit encore actuellement l'injustice de la loi, ayant été excisée contre son gré, comme toutes les femmes là-bas.
Prenez un chouia de futur, avec une très grosse dose de faits actuels, saupoudrez le tout de philosophie, omniprésente au point de laisser l'intrigue de côté dans la grande majorité des pages, et vous obtiendrez cette novella, Excision, d'Olivier May. J'avais déjà eu l'occasion de lire un de ses récits, Le chant d'Ekhirit aux éditions Griffe d'Encre et n'avait pas été déçu par le ton sans concession de la vérité sur un sujet rude. Je ne suis encore une fois pas déçu de ce nouvel essai, portant cette fois sur l'extrémisme religieux, et sur le regard des autres face à ses excès.
En effet, l'auteur profite d'un fond de polar pour faire passer ses messages de tolérance et, d'autre part, des définitions très précises de nombreux faits comme le racisme, l'antisémitisme ou encore la méfiance face à l'islamisme... ainsi que la différence entre ces deux derniers faits. Ce qui fait que sous une couche d'anticipation, faible, il suffit de gratter pour voir transparaître des faits bien actuels. Ainsi sont nommés par exemple le rapprochement des pays Islamistes fait par le président Barak Obama des Etats-Unis d'Amérique, ou encore la crise économique que nous subissons depuis l'année dernière.
Donc, bien ancré dans le présent, Olivier May place toute son expérience en ethnologie pour instruire, son véritable métier, ses lecteurs. Une vraie lecture de réflexions efficace. À peine remarquons-nous le final, peu prévisible, et des entre-deux chapitres qui semblent sans rapport de prime abord... seulement. Au final, on appréciera ce texte, peut-être trop peu exposé du fait que cette maison d'édition suisse est fort récente, et un chouia chère par rapport au nombre de page. Dernier petit aparté, l'aquarelle sur la couverture signée Zariel (que les amateurs des éditions Griffe d'Encre connaissent bien) est fort à propos, et rehausse le texte qui se lit ma foi fort bien.
Ecrite par , le 24 Mai 2010 à 17:05 dans la rubrique .
|