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Le souffle d'Aoles (Le cycle d'Ardalia - Tome 1)

 
  Spade, Alan
Edition : Emmanuel Guillot 2010, 362 pages ISBN : 978-2953421729 21
 

Pelmen a atteint son seizième cycle de vie, un âge où, en tant qu'hevelen, il peut théoriquement choisir sa voie. Toutefois, dès sa plus tendre enfance, il a suivi un apprentissage de tanneur, car dans sa famille, c'est la tradition : les mâles de pères en fils travaillent les peaux de bêtes et, de par leur profession peu prestigieuse, salissante et très odorante, ils sont des Déshérités. Bien que ce métier le rebute et l'ennuie, Pelmen tient son existence à la tannerie pour acquise, car il est difficile de quitter un sentier tout tracé lorsque l'on est issu des couches les plus basses de la société. C'est alors que surgit dans sa vie Galn Boisencroix, maître menuisier, qui l'autorise à fréquenter son fils. Une amitié naît entre les deux jeunes gens, et Galn se pose d'office comme leur mentor. Progressivement, ce dernier s'attache au jeune Pelmen et lui apprend les rudiments de tir à l'arc qui pourraient lui permettre de devenir traqueur, car le jeune Pelmen est doué. Malheureusement, Galn contracte une maladie pulmonaire qui le force à quitter précipitamment la région. Il propose alors à Pelmen de quitter sa famille pour les suivre et lui offre ainsi l'inestimable possibilité de réaliser son rêve. Mais comment Pelmen parviendra-t-il à convaincre son père?

Alan Spade le dit lui-même sur son blog, « un bon livre, c'est comme une bonne vieille chaussure : on se sent à l'aise à l'intérieur, confortable. » Le Souffle d'Aoles procure très exactement cette sensation. Dès les toutes premières pages, les personnages, en plus d'être attachants, nous semblent familiers. Les termes bizarres, les animaux étranges, le fonctionnement si différent de cette société, on oublie très vite, car tout est amené subtilement et l'accommodation se fait en douceur. On plonge totalement dans l'univers et l'on finit par s'y intégrer. En regardant son monde avec les yeux de Pelmen, on frémit, on espère avec lui, on pense par son esprit et on est charmé par sa perspicacité teintée de l'attachante naïveté de sa jeunesse. Son parcours, quoique semé d'embûches plus ou moins dommageables pour sa santé, s'achemine page à page vers son avancement social et son accomplissement personnel. Les valeurs morales du jeune héros consolident l'aspect psychologiquement bénéfique de ce roman de science-fantasy constellé de sentences simples et belles qui illuminent ce texte: « [Est]-ce cela la vie ? Une main tendue, qui vous [tire] de votre fange et vous [force] à contempler le monde sous un jour différent ? »...

Si, malgré toutes ces raisons, vous hésitez encore en tant que lecteur à dévorer les aventures passionnantes de Pelmen, laissez-vous convaincre par l'auteur lui-même en lisant gratuitement les trois premiers chapitres de son roman (http://emmanuelguillot.over-blog.com/)!

Ecrite par Pantalaimon, le 21 Mai 2010 à 09:05 dans la rubrique Roman Inclassable .
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