Opération Ruthless (L'idole et le fléau - Tome 2)
		Bollée & Kordey Edition : 12 Bis 2010, 56 pages ISBN : 978-2-35648-115-3 13 €

Nous sommes au-dessus de l'Angleterre, en juin 1978. Un homme, le professeur Sagan, est emmené à bord d'un petit avion discret vers une base de l'armée qui est plus que secrète. Il a les yeux cachés derrière des lunettes d'un noir opaque, qui ne lui sont enlevées qu'une fois à l'intérieur. Il est reçu par un colonel qui n'a pas vraiment de nom ; sa propre existence n'est plus rien, il n'est plus que le gardien d'un secret dont même certains premiers ministres britanniques n'ont pas eu connaissance. Les décideurs ont voulu avoir son avis alors même que le colonel avait émit un avis défavorable. Il s'agit en fait d'une prise de guerre, une personne. Seulement, cette personne ne sera pas perçue de la même manière en fonction de qui la regarder. Ce sera tantôt un homme, tantôt une femme. Et elle n'a jamais parlé depuis que l'armée l'a récupéré. C'était pendant la seconde guerre mondiale.

Vous vous demandez peut-être quel est le rapport entre cette histoire et celle que l'on a pu voir dans le premier tome ? Eh bien, il faut retourner au début de Syndrome 6/3/27. Après, les éléments ne sont pas vraiment limpides, mais la fin du tome 2 donne des réponses au début du tome 1. Seulement, si vous pensez une seule seconde que vous allez commencer à avoir une vision d'ensemble du problème, vous vous fourrez le doigt dans l'œil. En habile scénariste, Laurent-Frédéric Bollée distille ses informations au compte-goutte. Pourtant, on ne s'ennuie pas une seule seconde. On saute toujours d'un lieu à l'autre, d'une époque à l'autre, mais on ne se sent pas vraiment perdu. Juste malmené. Mais pour notre plaisir, et avec notre consentement.

Au dessin, Igor Kordey assure toujours un travail que je dirais égal à lui-même. Personnellement, j'apprécie presque toujours ses productions. Après, il y a ceux qui n'aiment pas. Cela ne se discute pas. Après, c'est vrai que l'excellent (la grande case du haut de la page 16) côtoie le moins peaufiné. Mais c'est aussi ça le style Kordey.

Cette série est intrigante à bien des égards. Et je ne peux que vous conseiller de la découvrir. Après, qui sait, il sera peut-être trop tard ?