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Sympathies for the devil -redux- |
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Day, Thomas Edition : Le Bélial
2004, 290 pages
ISBN : 2-84344-058-0
15 €
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Six nouvelles pour une même thématique, la fin du monde, l'apocalypse... Six personnages corrélatifs à la fin de l'humanité... Six destins aussi divers qu'unanimes... Six mises en scène échafaudées par la plume outrancière de Thomas Day... La première nouvelle met à nu les affres de Paul of Perth, duc miné par la maladie, tout comme la terre, ceint par le cercle des ténèbres, et dont les derniers survivants se déchirent en combats séculaires dans un Londres dévasté... Protagoniste équivoque, au destin marqué par la fatalité, l'auteur nous ouvre les portes d'un monde sombre, dans lequel l'espoir est l'apanage des fous... L'on assiste ensuite, à travers l'oeil passif de Dernier Frêne, aux derniers jours d'une fratrie en pleine déréliction, abandonnée à l'appétit féroce des loups, nouveau seigneur de la nuit, régnant sur un monde cruel, à l'innocence révolue... La troisième nouvelle s'apparente à un film, encore une fois, filmé à Londres, une vision cette fois-ci plus underground de Londres. En plein coeur de la ceinture noire, bas-fonds sordides de la ville, Darrell Jhune se dispose à dessiller, sous le patronage de Big Mama, patriarche qui veille sur ses finances. Dans un style cinématographiques rappelant parfois Snatch ou autre Arnaques, crimes et botanique, nous sommes vite emportés par le maelstrom implacable qui est imposé à notre héros. Puis vient Ozzie et les Bulles. Trame sise à Amsterdam, ville à demi engloutie par les eaux après le réchauffement. Ozzie recherche son père, criminel notoire et énigmatique... Intrigue aquatique au coloris sinisé. La Mongolie et ses steppes à perte de vue serviront de cadre pour l'avant-dernière nouvelle. Ismaël Kashoggi, émissaire mandaté par lONU en vue d'établir un compromis avec les nomades mongols pour la solde des archontes, puissance extraterrestre récemment contactée, entamera, parallèlement à son office, une quête personnelle bien déroutante... Enfin, Loki, Démon déchu, s'ingéniera à tempérer les frasques passées, ainsi qu'à vaincre les peurs des hommes en commençant par les siennes... Voilà donc le canevas du livre, recueil de nouvelles qui n'est qu'une réédition. Une réédition toutefois remaniée, puisque deux nouveau textes font leur apparition, A l'heure du loup et La mécanique des profondeurs, de même qu'un autre autre disparaît, Cette année-là commença le 22 novembre. Et, outre les diverses retouches (corrections, ajouts...), les enluminures ici présentées sont le produit de Guillaume Sorel. Un ouvrage perlé par l'auteur donc, assorti d'un avant-propos personnel cette fois-ci, qui ne manque pas de suggérer un certain Stairways to hell (ou l'inverse peut-être?), sur la forme du moins. Agencé par Thomas Day, écrivain prolifique dont la renommée ne cesse de croître, et, qui nous a déjà, en quelques dix années de publications, livré plusieurs romans éprouvés, L'instinct de l'équarrisseur ou encore La voie du sabre. On retrouve une nouvelle fois les caractéristiques de son écriture, à la fois violente et sensuelle, poétique et prosaïque ; un habile amalgame entre un style truculent, impétueux, efficace et un autre plus enjolivé, plus ornementé, plus solennel. Toutefois, à l'exception de la première nouvelle, la magie du mariage s'amenuise au fur et à mesure, et tombe dans les excès : soit la description est trop lourde, soit la narration est trop privilégiée... Des excès qui ont leurs contreparties, puisque la fluidité de la narration permet des effets comiques efficaces, laisse place au concept, donne l'occasion aux idées de percer plus facilement... Et les idées, chez cet écrivain, sont quand même un point non négligeable, car si l'on enchaîne les nouvelles avec plus ou moins d'attention, il s'en dégage toujours une certaine unité qui prend corps, qui mérite analyse et... réflexion. Car, entre référence moderne et classique, indice tacite ou explicite, Thomas Day, même s'il nous présente des pistes, ne nous donnera certainement pas la destination... Des pistes charbonneuses, gisant sous des cieux fuligineux, cristallisé par une encre vitriolée, qui vous envelopperont de ténèbres... Sans aucun espoir de retour...
Ecrite par , le 03 Novembre 2004 à 16:11 dans la rubrique .
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