Comme un poison dans l'eau
		Marchand, Yan Edition : Griffe d'Encre, Collection : Novella 2010, 69 pages ISBN : 978-2-917718-18-6 8 €

Walter est un garçon taciturne. Pour pallier ce problème, ses parents lui offrent un aquarium, avec à l'intérieur un poisson rouge assez moche, et rond, tout le contraire de leur maison à la décoration soigneusement choisie. Tout va relativement correctement jusqu'à la mort de ce poisson. À partir de cet instant, plus rien ne va entre le père et son fils. si fait qu'à la première excuse possible, des études par exemple, Walter quitte le domicile familial en espérant de plus jamais y retourner, et cette espérance est réciproque.

Mais la vie d'étudiant du garçon ne s'avère guère meilleure. Il n'a pas de mépris pour l'espèce humaine, c'est juste qu'elle ne l'intéresse pas, contrairement à son cabotin doré qu'il s'est procuré ainsi que l'aquarium qui va avec. C'est pourquoi il est fort surpris de voir un jour débarquer dans son petit appart une jeune fille qui s'adresse à lui sans mépris, pour lui demander une simple lampe torche. Et dire qu'il ne connait même pas son prénom alors qu'ils habitent dans le même palier et sont dans la même classe !

Le lendemain, le courant n'est pas revenu, pour une raison complètement inconnue. La jeune fille force donc un Walter, un peu intéressé par elle malgré lui, à sortir pour chercher des informations. Mais ce qu'ils apprennent s'avère complètement différent, et Walter prend peur pour son poisson, à tel point qu'il court à perdre haleine pour rentrer illico, délaissant celle qui aurait voulu être son amie. Les journées d'angoisse commencent.

Dans ce nouveau texte de Yan Marchand, on retrouve ces longues phrases qui décrivent les habitudes des uns et des autres, dans une solide critique de la société et de ses valeurs. D'une situation de base tout à fait stable, mis à part son personnage principal, les événements de dégradent avec une proportion juste inimaginable... un peu comme dans Métropolitain, mais en pire.Trois personnages au fond expriment leur propre idéal. La rose est un étudiant standard avec des envies prévisibles, La jeune personne (nommée par la suite mais autant vous le laisser le découvrir) a plus la foi dans l'homme, être humain, et sa bonté pure. Quant à Walter... nous en avons déjà parlé plus haut.

Comme un poison dans l'eau est donc un étrange mélange entre une tranche de vie et une entrée vers un monde à la Mad Max, ou peut-être plus précisément, un Waterworld. J'y ai beaucoup plus accroché aux idées développées que dans Les Prothétiques, sans doute parce que c'est justement beaucoup plus extravagant. Et maintenant, comment Yan Marchand fera-t-il pour aller encore plus loin ?