Blaguàparts
		Don Lorenjy Edition : Griffe d'Encre, Collection : Recueil 2010, 216 pages ISBN : 978-2-917718-16-2 15 €

Habituellement, j'avertis les lecteurs à ne pas lire les quatrième de couverture. Exceptionnellement, je vais fortement vous y inciter. Ce questionnement à la Julien Lepers si caractéristique place la barre assez haute et précisément pour entrevoir ce qu'est ce recueil ovni de Don Lorenjy, Blaguàparts.

En effet, quand Laurent Gidon signe de son pseudonyme, il faut vous attendre à tout. Même à découvrir à travers l'humour un univers étrangement fortement cohérent, où l'on pourrait pratiquement mettre une chronologie entre les seize textes à l'intérieur du monde secondaire, à une parabole près, De Rien en Rien... mais qui sera lui aussi expliqué plus tard, beaucoup plus tard dans les récits. Notez bien que les textes ne sont absolument pas rangés dans cet ordre !

Seuls deux textes parlent au passé, et encore, sous couvert d'êtres venus d'ailleurs si je puis m'exprimer ainsi, dans Et puis Bang ! puis L'ambassadeur. Puis l'auteur place certains écrits de façon plus contemporaine, avec en premier lieu Suzanne on line, que l'on avait découvert préalablement dans l'anthologie Ouvre-toi ! chez le même éditeur, où dieu explique son raz-le-bol et décide de se faire remplacer. Aliens Vs Gladiator démontre la bêtise humaine dans toute sa splendeur, tandis que deux autres textes, Disapparition et Libéré sans délai s'efforcent de démontrer qu'il y a de nombreuses choses qui nous sont cachées.

Puis cap est mis vers le futur, où l'auteur excelle et son humour est à mon sens le mieux porté. D'une situation absurde dans Ne le dites pas aux enfants, qui n'est pas sans nous rappeler des textes comme Expéron d'Hélène Cruciani ou encore Complorate Filiae de Julien Fouret, où la naissance est régulée par des lois qui peuvent paraître aberrantes pour notre société. Ou encore d'un accidenté de la route dans Ceci est ma chair qui s'aperçoit que ses droits ont été plus que bafoués, mais qui doit d'abord répondre aux exigences des contrats qu'il a signés. Plus tard, les militaires américains découvrent avec stupeur dans Star Trash que l'un de leurs satellites qui garde le système solaire contre les envahisseurs internes a détecté par pur hasard la présences d'étranges cubes invulnérables. En tout dernier, comme de bien entendu, La dernière marche présente une version de l'apocalypse. Excellente idée de l'avoir placée juste après le texte décrivant la naissance du monde !

Mais les textes qui m'ont le plus éclaté, ce sont les quatre récits des aventures du commando Thor, aux membres aussi différents que caricaturaux. De vrais bijoux.

Le résultat ? C'est que je n'ai pas pu fermer le recueil avant de l'avoir terminé, et ce malgré l'heure tardive et un impératif horaire le lendemain. Et je vous recommande donc plus que chaudement la découverte de l'univers façon Don Lorenjy : on en rigole bien, et on n'en ressort pas tout à fait indemne... Ça doit venir de la trottinette.