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L'anniversaire du monde

 
  Le Guin, Ursula
Edition : Le Livre de Poche 2010, 576 pages ISBN : 978-2-253-02348-7 7,50
 

Ce recueil serait satisfaisant de bout en bout, depuis la préface de l'auteure jusqu'à la liste de ses ouvrages, avec le résumé correspondant, si la table des matières était complète. En prenant chaque nouvelle individuellement :

Puberté en Karhaïde se situe dans l'espace sur la planète Gethen, théâtre de La main gauche de la nuit, et dans le temps après Le roi de Nivôse, parue dans Le livre d'or de la science fiction consacré à l'auteure. Quelles que soient les particularités physiques et socio-culturelles, le passage de l'enfance à l'âge adulte est toujours un bouleversement. Mais en l'occurrence il est atténué par une tradition millénaire.

La question de Seggri est une nouvelle ambitieuse dans sa construction puisqu'elle décrit, à plusieurs voix étalées dans le temps, une société où au départ hommes et femmes vivent totalement séparés. La façon dont l'auteure, par petites touches, montre l'évolution de cette société dans le temps, de façon crédible malgré le format court, a quelque chose du tour de force. C'est certainement l'un des textes les plus aboutis du recueil, et qui compte parmi les plus caractéristiques du style et des préoccupations pérennes d'Ursula Le Guin.

Un amour qu'on n'a pas choisi, comme la nouvelle suivante, se déroule sur un monde où l'humanité est divisée non seulement en deux sexes, mais aussi en moietiés, et où l'on épouse trois personnes. Il s'y trouve une rare touche de fantastique pour cette histoire sur la relation amoureuse.
Coutumes montagnardes : Shahes et Enno s'aiment, mais cela ne les autorise pas pour autant à vivre tout simplement ensemble : à deux, ça ne peut pas se faire ! C'est un bien beau récit sur la loyauté et le partage, même si j'ai l'impression que l'auteure s'est emmêlée les pieds dans les moietiés...

Solitude est une réflexion sur la construction de soi et les différents moyens qui la rendent possible, dépendant non seulement des sociétés mais aussi des individus, dont la plupart n'ont pas le choix, offert aux personnages de la nouvelle, de la société au sein de laquelle ils se trouveront le mieux, ni la possibilité d'en changer. Fascinant, difficile, c'est un texte qui ne s'oublie pas facilement.

Musique Ancienne et les femmes esclaves : sorti imprudemment de l'ambassade protégée de l'Ekumen, Musique Ancienne est capturé par une faction, emprisonné, torturé, et fait une expérience de l'impuissance qui le rapproche des habitants les plus démunis de la planète.

L'anniversaire du monde : dans cette société théocratique, le couple de dirigeants est Dieu, et, une fois par an, prévoit l'avenir. Mais un jour les augures deviennent menaçants, et Dieu Lui-même meurt. Cette nouvelle, qui évoque un peu le film Le dernier empereur, décrit comment une société très figée, confrontée au changement, peut évoluer.

Paradis perdus : La génération 0 a prévu qu'il faudrait deux cents ans, six générations, au vaisseau Découverte pour aller de Terre à Nouvelle Terre. Mais au fur et à mesure du passage des générations, l'idée de sortir du vaisseau devient de plus en plus menaçante. Encore un texte ambitieux pour clôturer ce recueil, puisqu'il pointe non seulement l'obligation et la peur du changement, leitmotiv de toute l'oeuvre de Le Guin, mais aussi la façon dont une religion peut naître et se figer, et les fonctions dont elle est porteuse.

Hormis quant au style, les histoires que nous conte l'auteure ne sont jamais simples, parce que la vie ne l'est pas. Il y est beaucoup question de passage, de changement, de résistance au changement, de la difficile confrontation à la désillusion. Ce sont toujours des histoires profondément humaines. Pour qui ne connaîtrait pas l'auteure, ce peut être un bon accès, et les autres la retrouveront telle qu'en elle-même.

Ecrite par Mureliane, le 30 Avril 2010 à 14:04 dans la rubrique Roman Nouvelle .
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