Projet Overkill (Incognito - Tome 1)
		Brubaker & Phillips Edition : Delcourt, Collection : Contrebande 2010, 156 pages ISBN : 978-2-7560-1782-2 14,95 €

Zack travaille comme archiviste dans une société quelconque. Sa vie même est quelconque. Seulement, il y a bien cette fille de la comptabilité, Amanda. Pêtasse, superficielle, mais très attirante. Du coup, quand l’opportunité se présente de coucher avec elle dans un local pendant une fête de bureau, Zack saute sur l’occasion. Est-ce que cela va lui causer des problèmes ? Pas vraiment. Amanda ne sait même pas que c’était lui sous le déguisement de Père Noël. Seulement, la conjonction de tous ces éléments dans sa vie de merde vont faire qu’il va prendre un drogue qui va avoir pour effet d’annuler les médicaments gracieusement fournis par l’état. Parce que Zack est protégé par l’état pour avoir donné son ancien patron, un certain Black Death.

Quels effets pouvaient bien avoir les médicaments du contribuable ? Ils empêchaient seulement Zack de redevenir lui-même : un tueur psychopathe à la force et à la résistance bien au-delà des limites humaines. Eh oui, Zack est ce qu’on appelle un super vilain. Ou plutôt était. Parce qu’il semble que, caché dans l’ombre de sa nouvelle identité médiocre, il lui arrive de déraper et de sauver des vies de temps en temps. Seulement, l’organisation pour qui il travaillait, et qui le croit mort depuis de nombreuses années, a quand même les yeux et les oreilles qui trainent.

Et c’est là que les ennuis vont vraiment arriver par paquet, quand les anciens collègues de Zack Overkill vont se regrouper pour lui faire payer l’envie de continuer à les dénoncer.

Après l’excellent Criminal, le duo Ed Brubaker/Sean Phillips remet le couvert pour une histoire de super héros, ou plutôt de super vilains, qui sort des sentiers battus. Bien sûr, ces dernières années ont vu de grandes productions à contre courant se faire la part belle dans le milieu du comics. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut bouder cet Incognito de très bonne facture. Tant au niveau du dessin que du scénario, c’est du tout bon et on est happé par cette intrigue qui se tricote au fil des pages.

Le personnage de Zack a beau avoir été un vilain de la pire espèce, il n’en devient pas moins attachant avec sa vie de merde (c'est-à-dire une vie comme la majorité d’entre nous avons soit dit en passant) et ses problèmes qui vont devenir existentiels, lui qui n’était pas réputé pour être une tête pensante. Le background est aussi assez riche et permet de nombreux développement par la suite. La fin étant assez ouverte, on peut imaginer plein de choses. Par contre, je pense qu’on peut d’ores et déjà mettre de côté la version Bisounours ou tout le monde redevient gentil et aime son prochain. Ou alors, c’est que les auteurs ont vraiment envie de nous étonner comme jamais !

A confirmer dans le tome 2.