White City (H. H. Holmes - Tome 2)
		Fabuel & Le Henanff Edition : Glénat, Collection : Grafica 2010, 48 pages ISBN : 978-2-7234-5726-2 13 €

Chicago, années 1890. Siringo est un policier émérite, et enquête sur les disparitions de prostituées, retrouvées sauvagement ravagées. Il est assisté en cela par une jolie dame, Hélène Martinelli, ce qui n'est pas vraiment courant à cette époque. Hélène est certes jolie, mais elle est également dure et ne s'offre pas facilement aux avances de Siringo… Durant l'enquête, le corps d'une nouvelle prostituée est retrouvé : la malheureuse a été étranglée, et surtout elle se retrouve dépourvue de l'intégralité de ses os… Seul un spécialiste ou un boucher a pu faire le coup…

En parallèle de l'enquête, on retrouve le docteur Henry Holmes. L'être est sombre et mystérieux, et pourvu d’une intelligence qu'on pourrait qualifier de démoniaque. Il a racheté une vieille pharmacie et, tandis que sa compagne est sur le point d'accoucher, il est très pris par des travaux d'agrandissement sur un terrain vague racheté en face. Holmes supporte mal de voir Hélène Martinelli s'intéresser de trop près à l'avancement des travaux. Il faut dire que tous ceux qui s'approchent du pharmacien partent soudainement et un peu trop rapidement en voyage pour l’Europe…

Holmes a un moyen de faire de l'argent rapidement : il doit fournir à la faculté de médecine des squelettes complets dans le meilleur état possible… Cela fait de lui un être à part, impression qui est confirmée lorsqu'on voit l'exigence de Holmes par rapport aux ouvriers qui s'occupent de son chantier… Martinelli se demande pourquoi on en est à la quatrième équipe sur le chantier, et aussi pourquoi la nouvelle construction disposera d'un coffre énorme, peut-être même plus grand que ceux des banques… Bientôt, l'inspectrice est attaquée alors qu'elle s'intéressait de très près au chantier de Holmes. Elle ne devra la vie sauve que grâce à la remarquable intervention de Siringo, qui parviendra ainsi enfin à briser la glace.

Ce second tome de H. H. Holmes est une fois encore très vaste et remarquablement ficelé. Nous sommes dans un Chicago en pleine construction, qui voit les étrangers arriver par centaines pour travailler et vivre dans la nouvelle ville. Le cadre est propice à l'apparition d'un tueur en série impitoyable, car la police a forcément fort à faire un peu partout et a une sérieuse tendance à être pour le moins débordée.

N'allez donc pas croire, avec le titre, que nous avons là une énième série sur la vie de Sherlock Holmes : ce Holmes là n'a rien à voir avec le détective de Sir Conan Doyle, puisqu'il s’agit tout simplement là du premier serial killer américain, Herman Webster Mudgett. L'album est très sombre, impression renforcée par les couleurs sépias de Fabrice Le Henanff. Les dessins sont remarquables de beauté et de détails : le travail de recherche a forcément dû être important pour arriver à ce résultat. L'ambiance graphique n'est, du reste, pas éloignée d’une série comme WEST, dessinée par Christian Rossi. Le clin d'oeil à Morton Chapel est d'ailleurs présent dans ce tome lorsque Siringo décide de se faire rafraîchir la coupe de cheveux...

En résumé, H. H. Holmes est une série oppressante, intelligente, très belle graphiquement : à suivre de très près donc !