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Le dernier assassin |
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Eisler, Barry Edition : Pocket
2010, 404 pages
ISBN : 978-2266193689
7,30 € |
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John Rain se trouve à Barcelone, où il doit retrouver Delilah. Il n'est pas en mission, son activité a été momentanément interrompue au profit de cette escapade. Encore sous le choc de la découverte de sa paternité, il réfléchit à la possibilité d'entamer une nouvelle vie aux côtés de Midori si celle-ci accepte de le laisser endosser son rôle de père. Il baigne cependant dans une sorte de flou sentimental à cause de la ravissante espionne du Mossad qui a su toucher son coeur de tueur à gages. Il s'agit néanmoins de John Rain, aussi aucune de ses aspirations ne peut se réaliser comme il le désire. De très vieilles rancunes mises en veilleuse par son départ de Tokyo vont tout à coup resurgir sous la forme de divers types dangereux et autres chefs yakusas. Le cinquième roman consacré aux aventures de l'exécuteur américano-japonais diffère sensiblement des autres car, au milieu de l'efficacité et des éléments qui ont fait le succès de cette série, on trouve un John Rain empêtré dans ses émotions, vulnérable et manquant de recul face à la situation. Cette fois il est personnellement impliqué, son passé ainsi que son statut lui revenant à la figure comme un boomerang. Il doit défendre son fils et son ancienne maîtresse ce qui met en défaut son sang froid et son professionnalisme habituels. Il nage dans une confusion mentale dont il découle une perte de discernement, de lucidité en corrélation avec une prise de risques irréfléchie. Chacune des aventures de ce personnage est un voyage et ce livre ne déroge pas à la règle. Le lecteur parcourt ainsi Barcelone, puis New-York pour se retrouver au Japon en faisant une escale à Paris. Les descriptions sont précises, soignées ; elles concernent tous les quartiers, tous les secteurs puisque John ne reste pas cantonné aux coins huppés et chics dans lesquels évoluent les milliardaires. À l'instar des paysages rencontrés dans les pérégrinations du meurtrier sur commande, les personnages cosmopolites et colorés foisonnent. Ainsi, le lecteur côtoie une faune de personnes allant du vulgaire homme de main à la pianiste de jazz en passant par des êtres influents et des membres du gouvernement. On peut dire à présent que la machine Eisler est bien rodée. Les scènes sont extrêmement scénarisées et bien huilées quel que soit le genre : scènes de combats, torrides etc. Les héros sont maintenant familiers, que ce soit la ravissante Delilah, l'encombrant mais efficace sniper Dox sans oublier Tatsu. Le choc provoqué au départ par la découverte de cette saga particulière et originale, laisse maintenant place à la maîtrise et au talent de conteur de Barry Eisler. L'effet de surprise n'est plus là mais le plaisir de lire lui n'a pas déserté. On peut quand même émettre un petit reproche concernant John Rain et sa transformation en enseigne publicitaire. Il se métamorphose en véritable ambassadeur pour les compagnies aériennes ainsi que pour d'autres marques dont les noms parsèment le roman qu'ils s'agissent de produits de luxe, de téléphones portables ou bien encore d'armes blanches, de fusils. L'auteur serait-il sponsorisé ? Ce qui demeure certain c'est qu'au bout d'un moment, cette accumulation devient un tantinet lassante puisqu'elle revêt des allures de catalogue.
Ecrite par , le 17 Avril 2010 à 16:04 dans la rubrique .
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