La loi du plus beau
		Lambert, Christophe Edition : Mango, Collection : Jeunesse 2004, 192 pages ISBN : 2-7404-1751-9 9 €

21 janvier 2022. L'échelle Apollon entre en vigueur. Cette "absurdité" permet de classer de la manière la plus officielle qui soit les personnes en fonction de leur apparence. L'échelle va de 1 (très moche) à 5 (canon divin). Et depuis que cette loi est passée, les employeurs de tous les milieux n'hésitent plus à afficher ouvertement leurs préférences pour des personnes de cotation 4 ou 5. Bien sûr, au début cela ne se faisait que pour des postes où l'apparence joue un rôle primordial, mais maintenant, même les postes pour lesquels on n'aurait jamais pensé que l'échelle Apollon pouvait avoir une importance sont en jeu. Comme par exemple de distribuer des prospectus dans la rue ou encore de livrer des pizzas. Pas de chance alors pour Karol, mère célibataire de 22 ans, qui se trouve dans la catégorie 3 (c'est à dire, moyen).

Surtout qu'elle a toujours voulu travailler dans le tourisme. Et avec un enfant à nourrir, pas de place pour le hasard ; il lui faut de l'argent régulièrement. Certes, elle pourrait demander à ses parents, mais un léger froid existe entre eux et elle préfère ne pas devoir arriver à cette extrémité. Seulement, les journées sont de plus en plus dures pour elle. Heureusement que sa voisine, une vielle femme adorable, peut garder son fils, sinon, elle ne sait vraiment pas comment elle pourrait faire.

Mais tout va changer le jour où Momo va croiser sa route et lui faire découvrir un monde plus underground...

Déjà, quand on ouvre le livre, ça commence plutôt bien, puisque de manière fort originale. En effet, un article de presse et la méthode de calcul de l'échelle Apollon sont proposés. Puis, on attaque le récit en lui-même. C'est simple, rapide et efficace. Un bon roman d'anticipation, fort et d'actualité. Une analyse et une critique d'une société qui n'est pas la nôtre... mais malheureusement pas si loin si on n'y prend pas garde.

Malgré la petite taille de l'ouvrage, les personnages ont une personnalité assez travaillée, même si on frise la caricature par moments, mais bon, cela sert correctement le récit, donc ce n'est pas si dérangeant que ça.