Steamboy (Tome 1)
		Otomo, Katsuhiro Edition : Glénat, Collection : Film Comic 2010, 181 pages ISBN : 978-2-7234-7045-2 19 €

Au coeur de l'Amérique russe en 1863, une équipe de scientifiques utilise l'eau minérale la plus pure, souterraine, pour achever un travail très dangereux. Loin de là et trois ans plus tard, en Angleterre, un jeune garçon de Manchester sauve in extremis une machine à vapeur en surchauffe dans son usine. Ray a réussi, ce qui a sauvé toutes les machines récentes, une aubaine pour le patron... mais tout ce qu'il récolte, c'est de devoir rembourser les pièces cassées.

Ray Steam est un garçon très intelligent, qui passe son temps à inventer toutes sortes de choses, comme son grand-père et son père. Cela ne lui vaut pas d'être plus apprécié, au contraire. Il se fait souvent embêter par des autres garçons, et il le leur rend bien, au grand dam de sa mère. Mais un jour, un mystérieux colis arrive avec à l'intérieur, d'étranges plans et une drôle de boule. Tout de suite, des individus étranges viennent pour réclamer le contenu du colis. Voilà qui semble fort louche à Ray, même s'ils sont de la fondation Ohara où travaillent son père et son grand-père. L'arrivée inopinée de dit grand-père met le feu aux poudres et Ray s'enfuit avec le ballon !

Pour tous, Katsuhiro Otomo c'est surtout le célébrissime Akira, ou encore Dōmu. C'est aussi nombre d'autres travaux que nous avons pu découvrir dans une anthologie l'année dernière, dont l'excellent Fireball. Mais avec ce Steamboy, Otomo arrive à créer un anime long métrage accessible aux enfants (de plus de huit ans quand même) et qui respectent ses habitudes de foi en l'humanité. Si la technologie est relativement à l'honneur dans Steamboy, toute proportion gardée puisqu'il s'agit du dix-neuvième siècle et de l'énergie vapeur, elle ne doit pas prendre le pas sur les conditions de vies humaines (d'ailleurs un détail de la page 28 ne trompe pas... et ce n'est qu'une amorce.. la réflexion de la quatrième page avait aussi une vocation écologique).

Techniquement, ce livre est au départ un anime... Selon le principe du film comic, les images sont extraites du film proprement dit, puis on rajoute certaines onomatopées et les traditionnelles bulles, si chères à la Bd. Si d'habitude je n'aime guère ce procédé, qui fait fort artificiel (comme par exemple la version de Dragon Ball Z qu'édite aussi Glénat), cette fois le rendu est impeccable. On s'y croirait. D'autant plus que graphiquement, les dessinateurs sous la direction d'Otomo on fait dans le détail. Les villes anglaises sont décrites à la perfection de l'époque, et le contraste entre les quartiers riches et industriels se ressent fortement.

Donc le résultat de ce Steamboy est excellent. Avec ce premier opus tout en action, le lecteur a forcément envie de se plonger dans la suite et fin... ou d'aller dans la vidéothèque la plus proche pour découvrir l'oeuvre originale. Elle le mérite.