Starchild (Linked - Tome 1)
		Llovet, Maria , Mathieu, Esteban & Nau, Michaël Edition : Les Humanoïdes Associés, Collection : Shogun Seinen 2009, 160 pages ISBN : 978-2-7316-2091-7 12,90 €

Une jeune fille s'éveille de une chambre qui ressemble à une infirmerie. Quels sont donc ces étranges tatouages sur son avant bras ? Cette étoile sur sa joue ? Et ce bracelet de force, au nom de Charlotte, avec quelques étranges chiffres qui le suivent ? Est-ce d'ailleurs vraiment son nom ? Car elle n'a plus aucun souvenir... Et ce n'est pas ce que dit l'infirmière qui la rassure, même si elle affirme que cela va revenir. Celle-ci déclare que Charlotte aurait fait une chute d'escalier qui lui a fait traverser la fenêtre du deuxième étage. Et qu'est-ce que l'institut Noé ?

Car en traversant les couloirs pour rejoindre la chambre qu'on lui a assignée, Charlotte s'aperçoit que l'endroit est bien loin d'être calme. Un professeur "canalise" un élève par une clé de bras, et une fois dans sa chambre, ce sont d'autres élèves qui viennent importuner sa voisine, Alice. Elle apprend que l'Institut Noé est un établissement de la dernière chance pour les adolescents refusant la société... et que le réapprentissage est plutôt musclé, surtout mentalement d'ailleurs. Mais est-ce tout ? Charlotte a d'énormes doutes sur les raisons de sa présence en ces lieux.

Il aura fallu bien longtemps avant de pouvoir enfin lire la suite du chapitre prépublié dans le Shogun Life de 2007 ! À l'époque, j'y écrivais que le premier intérêt de cette histoire était dans son huis-clos renforcé par des angles de vue qui donnent une impression malsaine, un peu comme dans le vieux jeu Alone in the Dark, mais sans les monstres dans les placards (quoi que... on ne les a pas encore ouverts). La suite ne m'a pas déçu de ce point de vue. Cet institut, c'est la pension que les parents promettent toujours aux enfants qui leur désobéissent, avec tout ce qu'on peut imaginer dedans. Des élèves traficotant avec les profs pour être mieux vus dans la hiérarchie des Caïds, des cours ultra surveillés avec des chambre d'isolement comme dans les prisons, sans oublier les violences sexuelles. Bref l'horreur à l'état pure.

Et pourtant ça peut encore être pire, et je pense que les auteurs sont loin de nous avoir encore tout révélé, surtout en ce qui concerne la porte, que l'on découvre en fin de volume.

Côté dessin, on regrettera que la publication en grand format ne soit pas la meilleure solution pour minimiser l'effet des traits créés pour du global manga, donc relativement grossiers, quoique très bien proportionnés. Et pourtant j'accroche pas mal, parce que les personnages sont souvent précis, avec des vêtements plutôt sympa, souvent de style gothique, ou encore parce que les décors, glauques, sont renforcés par d'audacieuses prises de vues comme je le disais précédemment.

Concluons donc sur une note très positive de ce global manga devenu BD plus classique (mais sans le lifting fait pour Sanctuaire Redux ou la reprise d'Underskin, Ecube). J'ose espérer que la parution de la suite de cette histoire ne mettra pas trois ans cette fois, c'est tout ce qu'on peut lui souhaiter.