Le prince manchot (Alef-Thau - Tome 2)
		Jodorowsky & Arno Edition : Delcourt, Collection : Neopolis 2010, 52 pages ISBN : 978-2-7560-1946-8 13,95 €

C'est dans une arène qu'on retrouve Alef-Thau, en train d'en découdre avec toutes sortes d'ennemis. Alef-Thau se débrouille certes très bien, mais il ne parvient pas encore à être le meilleur : il faut dire que sans bras, l'inconvénient est de taille ! Quelques temps auparavant pourtant, Alef-Thau et Hogl sont allés consulter l'arbre de sagesse. Cela a coûté un oeil à Alef-Thau, mais désormais il sait où retrouver Damiante : Alef-Thau doit se rendre en barque sur une île, dans l'endocentre. Mais pour que le barquier accepte de l'y conduire, il devra prouver qu'il est le meilleur des guerriers…

Pour cela, il est tout de même aidé par l'arbre de sagesse : une feuille plus tranchante qu'un rasoir est attachée au bout de sa natte, et une jambe artificielle a été taillée dans le bois de l'arbre. Au-delà de cela, Alef-Thau est maintenant capable de se dédoubler. Avec toutes ces armes, le meilleur guerrier se retrouve rapidement sur les flots… Mais l'océan est lui aussi vivant, sur la planète Mu-Dhara : les flots forment vite un labyrinthe aquatique, et Alef-Thau va devoir aller calmer l'océan en bravant les dangers qui se trouvent au fond…

Damiante, elle, est toujours en vie, et a une surprise de taille dans l'endocentre : le vieil immortel de la fusée est toujours en vie, et est entre les mains d'Astral. L'enjeu est simple : un sceptre est à récupérer afin de prendre le contrôle de la matrone et de ses oeufs. Pour cela, Damiante sera utile à Astral : le sceptre est à prendre à une immense main : Damiante s'en empare, mais en cela elle trahit Alef-Thau, et elle tombe dans un piège : la main prend automatiquement jusque la fin des temps quiconque lui prend le sceptre. Pour autant, Alef-Thau trouvera sans doute un moyen de libérer Damiante, malgré sa traîtrise…

Ce second tome est l'occasion de retourner dans le passé, avec cette série rééditée chez Delcourt. On retrouve donc avec plaisir cet univers plein de féérie et de couleurs, mis en images par le défunt Arno. Ce tome est l'occasion de voir l'enfant tronc grandi en assurance : il y récupère même un bras, dans les épreuves qu'il traverse. Jodorowsky s'amuse ainsi à faire évoluer ses personnages dans un monde imaginaire dont il a le secret, et dans lequel il est encore aujourd'hui bien agréable de se perdre.

Un second tome où l'on ne s'ennuie pas une seconde, et que je trouve moins vieilli que le précédent : c'est peut-être cela, la magie d'Alef-Thau : une série intemporelle, à partir du moment où on a décidé de s'y immerger pleinement.