Ted Bundy
		Dobbs & Vitti Edition : Soleil, Collection : Fiction Serial Killer 2010, 47 pages ISBN : 978-2-30200-931-8 12,90 €

Durant une bonne partie des années 70, Ted Bundy a terrorisé l'Amérique. Celui pour qui on a inventé le terme de "serial killer" a violé, battu, torturé, décapité - et pas toujours dans cet ordre - plusieurs dizaines de femmes. On ignore le nombre exact de ses victimes. Ce que l'on sait, c'est que la plupart ressemblait à son ex petite-amie. Ted Bundy a utilisé la désorganisation des forces de police en changeant régulièrement d'états pour échapper à la justice. Il a finalement été arrêté en 1978, puis exécuté onze ans plus tard, le 24 janvier 1989.

Après le Zodiac killer, Le vampire de Sacramento, L'étrangleur de Boston et Ed Gein, les éditions Soleil consacrent leur nouveau one-shot à Ted Bundy, l'un des tueurs en série les plus meurtriers des États-Unis. Au scénario, on retrouve Dobbs. L'homme connait son sujet : il a déjà scénarisé Ed Gein pour la même collection, et l'on apprend dans les remerciements qu'il sort d'une thèse sur les tueurs en série. La BD a donc un caractère documentaire indiscutable. Le parcours meurtrier de Ted Bundy nous est narré par les voix de différents professeurs de fac, flics ou profileurs, ce qui crée le recul suffisant pour ne pas trembler à la lecture. On sait dès le début que l'homme est mort ; le suspense est totalement absent.

La couverture d'Olivier Péru était accrocheuse ; en revanche, les illustrations d'Alessandro Vitti ne m'ont pas convaincue. Le trait est figé, presque sans vie, et le peu de caractérisation des différents personnages nuit à la compréhension. La quatrième de couverture portait la mention "déconseillé au moins de 16 ans" : on s'attend donc à une profusion de sang, qui n'arrive jamais. Le dessin, pudiquement, ne s'attarde pas sur les crimes. Il est vrai que pour entrer dans l'horreur de l'histoire de Ted Bundy, la voix monocorde des narrateurs suffit.

En somme, une assez bonne BD pour qui s'intéresse aux tueurs en série. Il y manque néanmoins le petit plus pour retenir véritablement l'attention et marquer les esprits. Dommage.