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Ceux qu'on aime

 
  Mosby, Steve
Edition : Points, Collection : Thriller 2010, 399 pages ISBN : 978-2-7578-1073-6 7,50
 

Vous recevez un SMS ou un mail de votre amie, disant que tout va bien. Et pourtant, la police découvre son cadavre quelques jours plus tard, attachée au lit, morte visiblement de déshydratation. Cette affaire, de prime abord, ne concerne pas le journaliste Dave Lewis, rédacteur d'un journal sur les médiums, fantômes, goules et autres superstitions. Mais l'enquête avance, de nouveaux corps sont découverts et un lien entre les cas et le journaliste apparaît. Il est l'ex de ces victimes. Commence alors un jeu de cache-cache entre Dave et les enquêteurs, Dave et le tueur. Quelle est la motivation de ce psychopathe ? Pourquoi s'en prendre à Dave Lewis ? Comment peut-on laisser des femmes mourir seules et faire croire à son entourage que tout va bien ?

Un sur deux, le premier roman de Steve Mosby, a été une bombe en suspens et en effroi. Imaginez : choisir, après une cruelle torture, entre voir mourir votre compagne ou perdre vous même la vie. C'est un roman où l'art machiavélique de l'intrigue, la perversité sans égal ont donné à cette histoire toute sa dimension et son succès. Or, dans Ceux qu'on aime, on ne retrouve pas cette sueur froide qui vous glace les sens. Il y a bien le morbide qui est présent quand on pense que le tueur laisse mourir ses victimes mais il n'y a pas toute la dimension de l'horreur comme dans sa première oeuvre. Peut-être est-ce parce que l'auteur s'intéresse davantage au journaliste Dave Lewis, la victime par correspondance, qu'à la souffrance des victimes crucifiées ? Est-ce peut-être parce que les méandres de cette affaire sont trop nombreux et superficiels ? Au sein de ce roman, le lecteur voit bien les tourments de deux âmes torturés : un frère et sa soeur. On comprend bien les vices de la domination d'un homme. Mais on n'est pas touché, ni emprisonné par la culpabilité. Le monde décrit est moins effroyable comme si l'auteur en était moins convaincu.

Cependant, Ceux qu'on aime est un excellent thriller où l'action est continue, le suspens accrocheur et l'intrigue originale. Les personnages ont un développement intéressant. Il y a les deux enquêteurs, déployant toute leur énergie pour conclure au plus vite leur affaire et éviter que le nombre de victimes n'augmente. Il y a le récit d'une famille : un père policier et dominateur, sa fille psychologiquement torturée et le frère personnage secret. Il y a le meilleur ami de Dave Lewis, petit rôle mais combien important, il y a les nombreuses conquêtes du journaliste qui voient un destin tragique, dont Tori et ses "sbires". Il y a le héros de ce récit : Dave Lewis, un personnage comme nous comme vous. Un peu paûmé qui essaie de vivre une vie ordinaire, équilibrée tout en lui donnant le peu d'intérêt qu'on aimerait.

Pour que la recette soit efficace, il ne manque plus qu'un dénouement inattendu et tragique : pas de happy end. Mais un personnage qui se révèle et prend entre ses mains toute la responsabilité de cette histoire. Les fausses pistes ont été nombreuses, ne bernant pas toujours le lecteur : on n'est pas idiot, heureusement ! La fin satisfait le lecteur et donne une vraie conclusion à cette affaire : peut-on vivre avec une âme torturée ?

Par rapport à ce que j'attendais de Steve Mosby, je suis un peu déçue car je n'ai pas ressenti le même frisson que pour Un sur deux. Cependant, je dois reconnaître que j'y ai pris beaucoup de plaisir et que l'intrigue m'a tenue jusqu'au dénouement.

Ecrite par Emily, le 01 Février 2010 à 10:02 dans la rubrique Roman Polar .
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