De chair et d'acier (Ecube - Tome 1)
		Iovinelli & Dall'Oglio Edition : Les Humanoïdes Associés, Collection : Shogun Seinen 2007, 186 pages ISBN : 978-2-7316-2231-7 14,90 €

A Eidos, une mégalopole d'un milliard d'habitants, les robots sont très présents. Trop peut-être ? En tout cas la société majoritaire dans ce domaine, Umasim, fait l'objet d'un scandale sans précédent. Dans le même temps, certaines personnes liées à cette entreprise sont assassinées. C'est que, près de deux semaines auparavant, certaines personnes menant une vie tout à fait normale découvraient par le plus grand des hasards (ou pas) qu'elles étaient devenues des robots et non plus des corps organiques ! Aussi quand l'avocat Vanessa Key se découvre, elle va voir l'inspecteur Baron de la police et lui explique qu'on lui a volé son corps.

Difficile de garder le cap en lisant Ecube. En effet, Andrea Iovinelli a le don de faire des retours en arrière à peu près n'importe quand ce qui fait qu'on ne sait jamais où en est la trame générale. C'est un peu ennuyeux dans le sens où le scénario est déjà suffisamment bien touffu en soi. Néanmoins, les idées sont particulièrement intéressantes, et le monde fort bien détaillé. Et au delà de ces remarques, le suspense reste de mise et nul ne sait le devenir des androïdes à forme humaine, ni des dirigeants d'Umasim et ceux qui ont œuvré pour ce projet.

Mais certains reconnaîtront avec raison dans ce scénario celui d'Underskin, un Global Manga édité voilà quelques années par la collection Shogun des Humanoïdes associés. J'avais à sa sortie fait la remarque que côté dessins les personnages et le décor étaient travaillés avec des angles de vue et des perspectives proches du style franco-belge (devrais-je dire franco-italo-belge ?) ce qui faisait que le rendu n'était pas du tout proche des mangas ce qui était dans un sens c'est dommage. Avec la réédition sous un nouveau titre (y compris de volume) sous format BD, l'ambiance est parfaitement retranscrite, la couleur donnant aux traits toutes leurs dimensions.

Donc ce thriller sur fond d'économie et de science-fiction me laisse un sentiment étrange entre points que j'ai bien aimé, et d'autres moins. Sur le plan de l'histoire en tout cas, je n'ai pas de doute. D'ailleurs, le deuxième volume a su faire preuve dans sa version Underskin de grandes qualités pour nous le prouver. Petit regret cependant dans cette version BD, la quasi totalité des bonus ont été supprimés pour ne laisser que quelques illustrations. Dommage, le making-of d'Underskin était très instructif, et manquera aux lecteurs d'Ecube seuls. En tout cas, j'attends la parution du tome deux, mais surtout de la suite avec grande impatience.