Chindi
		McDevitt, Jack Edition : L'Atalante 2004, 604 pages ISBN : 2-84172-278-3 23 €

En 2220, l'Homme est parvenu à conquérir une partie de l'univers, à se déplacer à travers les étoiles en faisant des bonds spaciaux et à coloniser un certains nombre de planètes. Mais une inconnue demeure : mise à part quelques formes de vie plutôt primitive, aucune espèce intelligente n'a été découverte.
Au détour d'une étoile, un vaisseau transportant des scientifiques en vue d'une expédition de recherche capte un signal isolé. Il n'a aucun sens par lui même, est très court. Cependant il vient de nulle part et sa destination est incalculable. N'étant pas un signal provenant d'un satellite humain, qui l'envoie, et d'où ?

Après un sauvetage un peu mouvementé, le capitaine de navette spaciale Hutchins voudrait bien prendre sa retraite ; à tout le moins arrêter de convoyer des gens qui n'en font qu'à leur tête. Une dernière mission lui est proposée, de celle que l'on peut difficilement refuser, surtout qu'elle lui permettrait, à son retour, de couler des jours heureux à un poste sans souci.
Pour cela elle doit convoyer un groupe de doux rêveurs appartenant à la "société du contact". Ces illuminés sont, pour l'essentiel, des dandys bien nantis à la recherche d'une preuve qu'il existe par delà l'immense univers, une espèce de vie intelligente. Et comme ils ne savent pas quoi faire de leur argent, ils le dépensent, par exemple, à la construction d'une navette grand luxe, et à payer un capitaine aux états de service exceptionnels.
Tout cela parait assez banal, et pourrait bien se passer ; mais ce ne serait pas très intéressant. De déboires en rencontres, le convoi va au devant de découvertes qui changeront la vision de l'homme sur sa place dans la galaxie. Mais à quel prix ?

L'avis de Félix :
Un "soap" assez banal dans le fond, dans lequel on se laisse prendre tout de même ; pour plusieurs raisons: 
Les personnages sont assez archétypiques (le capitaine au long court - une femme ! - assez désabusée, qui veut le bien de ses passagers, le savant qui veut absolument établir le contact, l'amoureux qui se retrouve là parce qu'il pense que c'est sa seule chance de rejoindre celle qu'il aime, etc.) et pourtant assez originaux pour s'attacher à eux.
Le style est suffisamment fluide et dynamique pour nous maintenir en haleine ; d'autant que les rebondissements existent (!) même s'ils me paraissent être souvent téléphonés. Du genre Armaggedon, mais sans les millions de dollars pour la mise en scène...

En plus, en le prenant au second degré, ce livre pourrait presque ressembler à un pastiche très bien réussi, ou à un "revival" d'un style qui a tendance à disparaître : l'aventure spaciale, avec voyage et tout le toutim, genre de Star Trek revisité pour l'occasion, avec humour, mais aussi avec la volonté d'une prise de conscience sur le manque de discernement et de réflexion des personnes ayant suffisamment de moyens pour s'offrir le service d'un guide dont ils ne veulent pas écouter les conseils.

Au final, Chindi se lit bien même s'il ne sent pas la nouveauté. On ne s'ennuie pas bien qu'il n'y ait pas grand chose de transcendant. Sauf peut-être l'idée du Chindi en tant que telle. Les amateurs s'y retrouveront sûrement, les autres risquent la desception.
Pour information, un "chindi" est un esprit vagabondant chez les indiens d'amérique ; le rapport avec l'espace ? Si vous me le demander, je vous le dirais peut être :þ.