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Conan le triomphant

 
  Jordan, Robert
Edition : J'ai Lu, Collection : S-F Fantasy 1996, 254 pages ISBN : 2-277-24222-5 5,00
 

Conan est devenu capitaine d'une libre-Compagnie (autrement dit, des mercennaires qui se vendent au plus offrant). De retour en ville après une mission périlleuse, il met la main sur une curieuse statuette. Bientôt, les problèmes sont au rendez-vous : tentatives de meutres, kidnapping et complots politiques se multiplient autour de notre barbare préféré. Mais qui veut s'emparer de la statuette, et pourquoi ?

Grand fan du Conan de Howard devant léternel, je suis autrement plus réservé quand il sagit de lire les suites des aventures du célèbre barbare, quand celles-ci ont été écrites par des écrivains tels que Sprague de Camp ou Lin Carter. Et encore ces deux derniers sont-ils les plus fidèles à luvre du maître, puisquils se basent souvent sur les brouillons et les épreuves du maître. Cest donc avec une grande réserve que je décidai de lire un Conan de Robert Jordan (il en a écrit 6 au total). Javais lu le cycle de la Roue du Temps du même auteur, et était curieux de voir si le talent stylistique de ce dernier était parvenu à donner vie à une autre aventure de Conan sans trahir lesprit poétique et sauvage qui fait toute la richesse des nouvelles dorigine.

Verdict ? Plutôt positif. Commençons par les réserves irréductibles quil est impossible de passer sous silence. Tout dabord, Robert Jordan nest pas Howard. Laurait-il voulu, il naurait pu refaire ce qua fait le texan. Cela se traduit immédiatement par la forme même du récit : Conan le Triomphant est un roman et non un recueil de nouvelles. (Howard a aussi écrit des romans sur les aventures de Conan par exemple Conan le Conquérant mais ce ne sont pas à mon avis ses meilleurs productions, Howard nexcelle jamais tant que dans la forme brève). Lintrigue est plus construite, lambiance repose essentiellement sur le suspens narratif, les scènes daction, les combats et les descriptions sont présentes, mais elles constituent plus des relais dans lintrigue quun matériau décriture principal comme cest le cas chez Howard. Malgré tous ses efforts, le Conan de Jordan est donc plus cérébral, plus réfléchi et plus calculateur.

Les dialogues sont nombreux, mais il est vrai que leur présence contribue à dynamiser la narration. Quand on se souvient des nouvelles de Howard voir par exemple La chose dans la crypte (in Conan) ou encore Le repaire du vers des glaces et Le château de la terreur in Conan le Cimmérien, on ne peut que sen étonner. Même dans des nouvelles comme La tour de léléphant (peut-être la meilleure nouvelle de Howard), les dialogues, avant de servir lintrigue, servent latmosphère, aident à la construction dune ambiance envoûtante et mystique. Chez Jordan, les dialogues ont une fonction autrement plus pragmatique : conduire lintrigue vers son dénouement.

Il faut ajouter à cela une conclusion de lhistoire un peu trop brève, en comparaison du développement proprement dit. Le combat entre Taramenon et Conan, en particulier, est vraiment décevant, que ce soit par sa brièveté que par la pauvreté en suspens du passage.

Reconnaissons en contrepartie que Jordan a su donner vie à des personnages attachants, et notamment à deux personnages féminins qui nont rien à envier à Bêlit, la pirate de la côte noire : sulfureuses dambivalence et indomptables comme des tigresses, Silène et Kirela sont les parfaits seconds rôle de ce roman teinté dérotisme sauvage, même si en définitive elles prennent quelque peu la vedette à Conan.

Le culte diabolique dAlKirr, sil nest pas en soi particulièrement original ce nest quun culte de plus que des méchants tentent de remettrent au goût du jour parvient à séduire la curiosité (une curiosité lubrique, il faut bien lavouer). La scène du sacrifice, particulièrement choquante, aurait pu se suffire à elle seule. Cest dailleurs elle qui porte lessentiel du souffle et du suspens, et cest à elle que revient en définitive Jordan après un détour qui par certain aspect est plus inutile quautre chose. Si lon prend en compte quil sagit des aventures de Conan et non dun autre héros dhéroïque fantasy, lintrigue en elle-même a en effet quelque chose de superfétatoire qui aurait pu (dû ?) être évité.

Le Conan de Jordan est donc un Conan plutôt réussi, même sil négale pas les uvres originales. La meilleure « seconde main » des aventures du cimmérien que jai lue pour linstant.

Ecrite par Bibirox, le 05 Octobre 2004 à 10:10 dans la rubrique Roman Fantasy .
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