Epoxy
		Van Hamme, Jean & Cuvelier, Paul Edition : Le Lombard 2009, 72 pages ISBN : 978-2-8036-2603-9 20 €

Epoxy est une jolie jeune fille profitant de son petit bateau sur les flots calmes, quelque part en Grèce. Mais un accident avec un yacht beaucoup plus gros la fait tomber à l'eau. Qu'à cela ne tienne : la jeune fille est récupérée par un filet de pêcheur, pour se retrouver livrée à un certain Koltar, personnage apparemment horrible mais libidineux, entouré d'un véritable harem. Koltar ne vit que pour exacerber ses sens : bientôt, la foudre divine fait couler le yacht, et Epoxy se retrouve de nouveau seule, nue sur une île, bientôt attaquée par des cavalières elles-mêmes très peu vêtues…

Epoxy se retrouve bel et bien chez les amazones. Pas un seul homme n'est présent ici, et les rares prisonniers masculins ne sont là que pour entraîner les plus jeunes guerrières à tuer. Un véritable cauchemar, certes : Epoxy, de son côté, rencontre bientôt la reine des amazones, qui n'est pas insensibles à ses charmes. Mais Epoxy n'a que deux idées en tête : fuir, tout en se demandant comment diable elle a pu arriver sur cette île de cauchemar… Qu'à cela ne tienne : les évènements vont maintenant se précipiter : trois prisonniers masculins travaillant dans les mines demandent à parler à la reine. Parmi eux, un certain Héraclès… Ce dernier n'est pas très doué dans l'art de la communication, et l'entretien tourne vite à la bagarre la plus sanglante…

Cela est justement l'occasion de fuir pour Epoxy, qui se retrouvera ainsi ballotée de dieux en demi-dieux grecs, en passant par les minotaures, par les cercles d'Hadès, donnant ainsi l'occasion d'un tour d'horizon mythologique. Ce livre est initialement sorti en 1968, dans une relative indifférence puisque c'est en mai qu'il est apparu dans les kiosques. Pourtant, il s'agit là du premier scénario d'un certain Jean Van Hamme, on ne peut plus connu depuis (Largo Winch, Thorgal, XIII…). C'est Paul Cuvelier qui s'est chargé de la partie graphique, avec un talent certain pour dessiner les femmes aux courbes raffinées plus qu'avantageuses, que ne renierait pas un certain Manara...

Cette réédition de 2009 reste en noir et blanc, à la différence de la dernière, qui avait été colorisée. Je n'ai pas eu l'occasion de voir le résultat, mais il est certain que le noir et blanc se suffit à lui-même. Le scénario reste de son côté déjà travaillé : Van Hamme connaît sa mythologie grecque sur le bout des doigts, et il est évident que cet album restera un excellent moyen de réviser les grands classiques autour de ces sujets.

Epoxy reste donc une oeuvre originale, à part, qui n'a pas pris la moindre ride, et qui constitue un agréable moment d'évasion. Une découverte à faire, assurément…