Immensité retrouvée (Je suis Cathare - Tome 3)
		Makyo & Calore Edition : Delcourt 2009, 48 pages ISBN : 978-2-7560-1552-1 12,90 €

Pierre Marty, un des derniers parfaits, vient d'être arrêté. Il est trainé dans les geôles de Carcassonne, en cette année de grâce 1312. Alors qu'il trouve un coin couvert de paillasse pour s'y asseoir, il reçoit la visite de Simon Azalaïs, celui qui est considéré comme le chef de fil des cathares. Seulement, cette visite ne semble se dérouler que dans son esprit puisque ses compagnons de cellule ne voient rien du tout à part un homme qui parle seul dans son coin.

Le chevalier François d'Auradieu est bien mal en point après sa blessure. Sa vie ne semble plus s'accrocher à lui que par des fils très minces. Ses compagnons s'inquiètent énormément à son sujet. Ils guettent donc l'arrivé de Guilhem Roché. D'abord réticent à sauver la vie d'un homme qui le pourchasse pour le livrer au bûcher, il va quand même accepter d'utiliser son don de guérison sur lui. Il demande juste en échange qu'on les laisse partir sans crainte, lui et Nita. Ceux deux là ont déjà suffisamment de mal à tenter de vivre comme ils le peuvent leur amour sans devoir regarder toujours par-dessus leur épaule si les chevaliers les poursuivent.

Mais ces chevaliers-ci ne sont pas les seuls bougres à vouloir enfermer et brûler tous les parfaits.

Sans force monstres et autres habilités propres aux récits moyenâgeux, Je suis Cathare a su se frayer son chemin dans les séries très intéressantes des dernières années. Avec un rythme de narration dont il a le secret, Makyo nous narre habilement l'histoire de cet homme amnésique, Guilhem Roché, qui retrouve peut à peut la mémoire et se découvre par la même occasion tel qu'il est vraiment. C'est donc une quête personnelle aussi bien que spirituelle que l'on suit avidement.  Même si l'action n'est pas le moteur principal de cette série, elle n'en est pas pour autant exclue. Ces moments où le récit s'accélère arrivent toujours à point nommer pour que la lecture soit d'une fluidité exemplaire.

Le dessin de Calore est toujours égal à lui-même : plein de caractère et précis, qui s'adapte parfaitement à l'époque et aux circonstances de cette histoire. Toujours lisible, les scènes dans les geôles sont mémorables (cela doit aussi être pour cela que l'une d'elle a été choisie pour servir de couverture).

Une série aussi discrète que son héros qui se fait pourtant remarqué par cette humilité.