Blame ! (Tome 3)
		Nihei Edition : Glénat 2000, 324 pages ISBN : 2723432920 6,40 €

Grandement affaiblis à la suite d'un combat contre une sauvegarde supérieure, Killy et Shibo, désormais dans un triste état, rencontrent Kana-san, un jeune adolescent, seul survivant du nettoyage d'un log. Le trio, bientôt retrouvé par la horde de sauvegardes qui les a pris en chasse, ne doit son salut qu'à l'intervention inattendue de guerriers humains équipés d'armures et de fusils longue portée. Descendants des mystérieux porteurs, ils ont établi domicile à proximité des « chantiers orientaux ». Killy et Shibo pourront-ils enfin souffler un peu ? Rien n'est moins sûr, car le danger est déjà à l'intérieur des murs...

Ce troisième épisode de Blame ! est nettement plus formel que les précédents. Plus de dialogues, plus de compagnons charismatiques, plus de révélations (enfin plutôt des allusions), ennemis plus puissants. La quête de Killy se précise, on devine déjà l'importance future des fameux « chantiers orientaux ». Pour la première fois, Killy et Shibo sont vraiment mis en difficulté. Autant d'éléments qui contribuent à dynamiser le récit, à le construire, et à le rendre aussi plus facile d'accès.

« Boum », « Woom », « Slash », « Zwing », Killy dessoude à tout va. Sa lutte contre un flot d'ennemis qui semble ne jamais pouvoir être endigué est tout autant combat contre le décor lui-même, contre l'enfermement dans un univers claustrophobique. Killy détruit, tranche, sectionne et transperce. Les murs explosent, les corps sont amputés, les plateformes s'effondrent, les têtes volent. Dans cette orgie apocalyptique, c'est le dessin lui-même qui est mis à mal, c'est le personnage qui se débat sur la planche, fait imploser les cases, jusqu'à faire oublier au lecteur les motifs pour lesquels il est censé se battre (sauver les humains).
Cyber-gothique et électro-goresque, un volume peuplé de figures cauchemardesques et autres corps monstrueux, qui n'est jamais loin de nous rappeler un certain Giger (le designer de Alien).