Le prince des braqueurs
		Hogan, Chuck Edition : Points, Collection : Thriller 2009, 622 pages ISBN : 978-2-75781398-0 8,50 €

Charlestown, banlieue ouvrière de Boston peuplée d'immigrés Irlandais, fait partie des cauchemars du FBI : on y est braqueur de père en fils, avec un des taux d'attaques de banques ou de fourgons blindés parmi les plus élevés des États-Unis. Depuis trois ans qu'il est sorti de prison, Doug MacRay est devenu un professionnel : la bande dont il est le cerveau enchaîne des coups juteux et bien ficelés.

Mais cette fois, quelque chose a mal tourné. La directrice de la banque, Claire Keesey, a réussi à déclencher l'alarme silencieuse. Pour couvrir leur retraite, les voleurs l'ont emmenée avec eux dans leur fuite avant de la relâcher. Trop tard : Doug a eu le temps de tomber amoureux d'elle !

Mais comment concilier une relation avec une banquière avec son activité occulte de braqueur ? Ses trois complices voient d'un mauvais œil sa liaison, leur confiance est bien entamée. D'autant qu'Adam Frawley, l'agent spécial du FBI qui est sur leurs traces, se rapproche dangereusement.

On passe un très bon moment avec ce roman noir, qui nous fait vivre de l'intérieur l'existence d'une poignée de jeunes gens pour lesquels le braquage est plus un mode de vie qu'une réelle nécessité. C'est quasiment une drogue pour eux, chacun y trouve ce qu'il désire le plus : poussée d'adrénaline, satisfaction du travail bien fait, appartenance à une équipe soudée

Le démarrage est assez long, ceci venant du fait que l'on suit plus des petits faits et gestes que des actions d'éclat. Cependant, passée la première moitié du roman, le rythme s'accélère et on est définitivement accroché à la suite de Doug, coincé dans une position intenable entre ses amis et son amour. Il s'enfonce petit à petit dans une situation sans issue, qu'il résume lui-même par « une boisson qu'il ne peut pas boire (il a arrêté de boire car ça le rend violent), un argent qu'il ne peut pas dépenser (vu que gagné illégalement), une femme qu'il ne peut aimer (puisqu'il ne peut lui avouer ses activités) ». On comprend bien que cela le rende amer, mais il ne se complait jamais dans ses malheurs bien qu'on le voie s'acheminer petit à petit vers une situation sans issue. C'est un personnage très fort et attachant. Les personnages secondaires, quoiqu'ayant chacun leur personnalité propre, sont moins intéressants et servent surtout à mettre en place un contexte cohérent.

Un bon moment de lecture, qui devrait être adapté prochainement au cinéma.