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La danseuse de Mao |
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Qiu, Xiaolong Edition : Points, Collection : Points policier
2009, 316 pages
ISBN: 978-2-7578-1333-1
7 € |
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Amateurs d'ouvrages traitant de la Chine communiste, ce livre est pour vous. La danseuse de Mao est un polar, certes, mais dès les premières pages le ton est donné : l'inspecteur principal Chen participe à une réunion du Parti, parce que même si ces origines sont modestes il a su gravir les échelons et il est maintenant quelqu'un de reconnu, si ce n'est respecté. Mais pour lui être membre du Parti ne signifie qu'une chose : respecter certains dogmes et s'y tenir quelque soit la situation. Mais cela l'ennuie profondément. Surtout lorsque la Sécurité Intérieure vient lui demander son aide sur une enquête sensible qui concerne la vie privée de feu le président Mao. Il doit trouver ce que Shang, une danseuse qui fut la maîtresse de Mao, a laissé en héritage à sa fille, et s'assurer que cet objet quel qu'il soit ne puisse compromettre l'intégrité de Mao et du Parti. L'inspecteur Chen va donc sillonner Shanghai et Pékin pour tenter de résoudre cette épineuse question et rassurer les politiques. Ce polar est donc clairement orienté sur l'histoire de la Chine communiste et sur les effets encore actuels de l'omniprésence du Parti dans la vie quotidienne. Et les constations que Qiu Xiaolong a pu faire de lui-même lors de la Révolution culturelle alors qu'il était enfant, sont d'autant plus parlantes que le personnage principal qu'il met en scène reste en retrait au niveau de ses convictions politiques, car il est plus attaché aux traditions antérieures à Mao. Le roman est d'ailleurs parsemé de références littéraires, des citations de poèmes soit de Mao lui-même, soit d'un poète de la dynastie des Tang que Mao adorait mais qui est aussi le préféré de Chen, soit de poètes anglais ; avant d'être dans la police, Chen a obtenu un diplôme en littérature anglaise ce qui lui donne une sensibilité plus grande en ce qui concerne la poésie de son pays. Un minimum de connaissances en poésie chinoise est donc un plus pour comprendre la subtilité des citations et leur pertinence par rapport à l'intrigue. Certaines choses sont d'ailleurs expliquées en note de bas de page pour les lecteurs moins avertis dans ce domaine, ce qui s'avère très utile dans certains cas. L'intrigue en tant que telle n'est, à mon sens, pas des plus palpitantes, car les tenants et les aboutissants ne sont pas aisés à saisir pour des lecteurs peu au courant des évènements qui ont précédés et suivis la Révolution culturelle. De plus, il semble que les enjeux sont moins importants qu'ils ny paraissent. Néanmoins les personnages secondaires, comme un vieux monsieur désargenté, ou la petite-fille de La danseuse de Mao sont attachants, et, plus important, le dénouement est saisissant. Ce roman policier est en définitive très dépaysant, de par la culture véhiculée et qui nous est transmise par la plume d'un réel connaisseur autant de l'histoire du communisme que de toute la littérature chinoise, qui n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai dans ce type de roman.
Ecrite par , le 03 Novembre 2009 à 18:11 dans la rubrique .
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