|
Recherche |
|
|
Coups de coeur
|
|
|
Session |
|
|
Kikekoi |
|
|
Ailleurs |
|
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
(solidaires08)
|
|
|
  |
Les morsures de l'ombre |
  |
|
  |
Giebel, Karine Edition : Pocket, Collection : Policier
2009, 279 pages
ISBN : 978-2-266-18136-5
6,50 € |
  |
Qui se douterait qu'une jeune femme prise en auto-stop vous séquestrerait dans sa cave pour vous faire cracher la vérité ? Cette question, l'inspecteur Lorand, se l'est longuement posée, jusqu'à ce qu'elle lui dévoile ses intentions. Lui, le violeur et le meurtrier présumés de sa soeur, devrait avouer ses fautes et lui révéler l'endroit où le corps a été enterré. Or l'inspecteur Lorand, qui a à peine entendu parlé de l'affaire, ne peut accéder à ses désirs. Comment procédera-t-il dans l'espoir d'échapper aux griffes de sa geôlière ? Les morsures de l'ombre est un roman psychologique très complexe. L'auteur joue sur trois personnages différents dans trois rôles bien ciblés. Le premier est la proie. Au début l'inspecteur Benoît Lorand se rebelle et essaie de comprendre pourquoi il est là. Puis il se doit de rentrer dans le jeu de sa kidnappeuse pour essayer de survivre. Pour cela, il l'observe, la teste et la séduit pour gagner quelque jours de sursis, pour obtenir le moindre petit extra le maintenant ainsi en vie. Le deuxième personnage est la geôlière. Elle représente la clé du roman, l'élément essentiel de l'énigme. Pour Karine Giebel, le travail de description et d'appréciation du personnage est capital. L'auteur la fait passer d'un état de haine à un état de démence pour revenir enfin à la raison certes fragile. Lydia passe d'une attitude d'observatrice froide à une furie vengeresse en passant par le statut de victime, tout en démontrant un comportement psychotique de double personnalité. Le troisième rôle est celui du sauveteur. Aidée par un inspecteur de la criminel à Paris, la coéquipière entreprend des recherches peu convaincantes au début puis haletantes au fur et à mesure que la piste se dessine. La vie de l'inspecteur Lorand va être fouillée révélant un aspect de sa personnalité peu reluisante. Le roman est aussi marqué par la psychologue de Lydia, qui montrera un pan de l'histoire très surprenante. L'auteur Karine Giebel décrit toute la cruauté dont une femme est capable pour se venger et arriver à ses fins. Les scènes sont répétitives au point où l'on se demande si ce n'est pas de la violence gratuite. Or à peine la réflexion est faite, que le récit prend un virage à cent quatre-vingt degré et nous montre une autre facette, une autre relation entre ces deux êtres face à face : le bourreau et la victime. Le suspense est haletant, la stupeur se lit sur les lèvres, on ne peut pas lâcher un récit pareil. Le lecteur reste scotché, priant pour la survie du héros et la fin de la tyrannie. On souffre avec Benoît mais on se place aussi au côté d'une soeur qui cherche des réponses et la quiétude. La fin présentée était envisageable mais ne croyez pas en une happy end : deux êtres ont souffert et sont ainsi liés. Dans Les morsures de l'ombre, il n'y a pas de répit ni pour le lecteur ni pour les deux personnages principaux : rien n'est stable, rien n'est acquis, tout s'achète. Même si j'ai ressenti une baisse de régime au milieu du roman, avec un peu trop de cruauté, j'ai été entraînée dans ce tourbillon de folie et de survie pour ne pas en sortir indemne. Jusqu'où l'homme est-il capable d'aller pour obtenir justice ?
Ecrite par , le 27 Octobre 2009 à 10:10 dans la rubrique .
|