Zelda (Hauteville House - Tome 1)
		Duval, Gioux, Quet & Beau Edition : Delcourt, Collection : Conquistador 2004, 46 pages ISBN : 2-84055-886-6 12,90 €

1864. L'empereur Napoléon III rêve d'étendre sa domination en Amérique, en profitant de la guerre de sécession des Etats-Unis. Il s'est pour cela engagé dans la guerre civile mexicaine et a mis sur le trône un empereur fantoche, Maximilien d'Autriche. Ayant découvert au Yucatan un fragment inconnu des chroniques de l'expédition de Cortès au XVIe siècle, il a armé une opération discrète commandée par les frères Mauguy, spécialistes du paranormal : leur but est de redonner vie à une ancienne divinité maya, enfermée dans un temple au Mexique, arme absolue qui permettra d'écraser la rébellion mexicaine puis de se rendre maître des Amériques.

Ce projet met en effervescence la résistance républicaine luttant contre l'Empire, dont le quartier général est caché à Hauteville House, la maison d'exil de Victor Hugo à Guernesey. Le capitaine Gabriel Valentin-la-Rochelle, nom de code Gavroche, est envoyé au Mexique pour récupérer le fragment des chroniques. Il devra faire équipe avec un agent américain, Zelda Pickford.

Amateurs de James Bond, vous aimerez Gavroche, agent secret séduisant et très doué dont les méthodes privilégient le sexe et la violence. S'il n'a pas dans ses bagages autant de gadgets que son modèle pour le sortir des situations inextricables, il a à la place un serviteur tout dévoué, Cayenne, qui a l'art d'anticiper les ennuis dans lesquels son ami va se fourrer pour pouvoir le tirer d'affaire. Les "James Bond girl" ne sont pas oubliées non plus : Entre Eglantine, la charmante secrétaire de direction de la résistance qui soupire en priant pour le voir revenir de mission sain et sauf, et la belle mais équivoque Zelda, le beau mâle n'est pas près de s'ennuyer...

Pour mettre un peu de piment dans ce qui pourrait n'être qu'un simple récit d'espionnage historique combinant action et jolies filles, l'histoire a été placée dans un contexte steampunk prononcé [comprenez par là que la révolution industrielle a mené à l'usage de technologies basées principalement sur la vapeur, très différentes de celles de notre propre trame temporelle]. Le XIXe a ainsi donné naissance à une cohorte d'inventions extravagantes : véhicules insolites (moto à vapeur, dirigeable, croiseur lourd), automates tueurs... Ceci apporte une grande richesse graphique aux dessins, qui sembleraient sinon bien classiques.

Le mélange espionnage/steampunk prend bien. Aucun temps mort, une intrigue dont on n'a pour le moment tiré que quelques fils et que l'on devine plus complexe (c'est le début d'un cycle, après tout !), des dessins efficaces et agréables joliment mis en couleur : Voilà qui donne envie de lire la suite de la série !