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Troie : La trahison des dieux |
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Zimmer Bradley, Marion Edition : Le Livre de Poche
1993, 495 pages
ISBN : 978-2253058205 |
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Depuis les hauteurs de la ville de Troie, une fillette voit la mer entièrement recouverte de navires noirs. Elle n'attache de prime abord aucune importance à cette vision éphémère et irréelle. Mais celle-ci se reproduira au fil des ans. Cette enfant, c'est la princesse Cassandre. Hélas, même son don de prophétie ne peut empêcher l'avenir inexorable qu'elle voit : la guerre qui durera des années, pour finir par la victoire des Grecs, Troie étant mise à feu et à sang... Marion Zimmer Bradley revisite ici la guerre de Troie, depuis ses prémisses jusqu'à la chute de la cité. Si une partie des péripéties de L'Iliade sont conservées, l'auteure les adapte très librement, les présentant sous un jour nouveau. C'est parfois déconcertant, et les amateurs purs et durs de la version "classique" de cette épopée feraient mieux de passer leur chemin. La première partie se consacre uniquement à la jeunesse de Cassandre. C'est le personnage central, celui qui a vraiment de l'épaisseur, auquel l'on va s'attacher tout au long de cette tragédie. Dès le début de sa vie, celle qui deviendra la prêtresse Cassandre est tiraillée entre les anciens et les nouveaux dieux : l'antique Déesse Mère lui a offert le don de voyance, tandis qu'Apollon le dieu Soleil la veut à son service exclusif. Parce qu'elle a fâché le dieu Soleil, il l'a maudite et nul ne croit plus à ses prophéties : Cassandre devra assister impuissante à l'accomplissement de la volonté des dieux. Les deux autres parties du roman relatent la guerre elle-même : les combats entre les Troyens et les Grecs, mais également la guerre plus insidieuse que se livrent les dieux au travers des humains. Les dieux ne sont pas seulement vénérés de loin : ils participent parfois directement, parlant par la bouche des prêtres ou faisant aux mortels des présents. Cette magie omniprésente des divinités qui se jouent des humains, dans des buts qui leur sont propres, forme la trame de fond du récit. Les personnages sont nombreux, mais heureusement moins que dans l'uvre d'Homère, et nul besoin de connaître celle-ci pour s'y retrouver. Ils sont souvent affligés par l'intervention divine dans leur vie. Ainsi de Pâris, le jumeau de Cassandre, éloigné par son père à la naissance suite à un présage funeste : il était écrit qu'il serait la torche qui enflammerait un jour la cité entière (c'est à lui que ce rapporte le titre original du roman : The Firebrand). Ainsi également d'Hélène de Sparte, qui a conscience de n'aimer Pâris que sous l'emprise d'Aphrodite la déesse de l'Amour (celle-ci ayant promis au jeune homme l'amour de la plus belle des femmes). Les personnages féminins sont particulièrement forts, ce qui est plutôt plaisant. Ce qui l'est moins, c'est que la plupart des personnages masculins sont antipathiques : certains sont bornés, d'autres ne vivent que pour la guerre ou le sexe. C'est à désespérer de trouver un homme récupérable dans le lot (à l'exception d'Ulysse et d'Enée peut-être ?). Au final, ce parti pris féministe systématique est assez lassant, d'autant qu'il s'applique également aux dieux (la Déesse Mère plus attirante que les "nouveaux" Dieux) et au mode de gouvernement... Le récit conjugue péripéties guerrières, moments de passion ou de tendresse (un peu trop de guimauve par moments, du reste) et un aspect mystique. Le principal regret à la lecture de ce roman, c'est que, si tous les éléments qui ont fait le succès des Dames du Lac sont là, le résultat final n'est pas tout à fait au même niveau, avec de plus une impression de déjà lu : une lecture plaisante, mais qui n'emporte pas totalement l'adhésion du lecteur.
Ecrite par , le 02 Septembre 2009 à 15:09 dans la rubrique .
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