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Halvick, Philippe Edition : Quid Novi ?
2009, 295 pages
ISBN : 978-2-9522586-6-1
19 € |
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L'empereur Douruilt - loué soit son nom - a décidé d'éradiquer ses terres de sa menace principale, soit les Paladins de Rortuild. Son scribe, Wyddsec est là pour en attester les faits. Et bien que l'armée soit nombreuse, positionnée à son avantage, et remarquablement préparée, les paladins sont plus forts. Le combats se montre impressionnant et bientôt les généraux voient que leur camp - situé un peu plus en hauteur pour mieux guider leur troupes, comme de bien entendu - va être attaqué. À ce moment là, il se passe l'impensable : les paladins tombent tous jusqu'au dernier. Dans les armures de plates complètes, il ne reste plus rien de leurs occupants qu'une bouillie putride et de nombreux corps de momies meurtries. Ainsi tous sont morts.
Enfin presque, car bien après le départ de l'armée, et de la crémation générale qui est en cours, l'un d'entre eux se lève. Le frère Halk Vraf Wouitr ne comprend guère ce qu'il vient de se passer. Il est surpris par la voix d'un second camarade, un de ses aînés dans l'ordre. Et les voilà partis vers la citadelle de Rortuild pour raconter ce qu'il s'est passé à leur grand-maître. Mais le voyage sera compliqué sans monture, et si les paladins ne craignent pas que l'on puisse les tuer, Syghold vraf Ghuik a parfois des méthodes peu protocolaires selon les principes de l'ordre, et qui étonnent le plus souvent Halk, bien ignorant des choses du monde hormis en théorie. Enfin, leur calvaire se termine bientôt, et Halk espère qu'il ne sera plus considéré "enfin" comme un jeunot par tous ceux qu'ils rencontrent.
Mais une bien désagréable surprise les attend, à laquelle ils ne s'attendaient pas, mais qui explique bien des choses sur la disparition de leurs frères.
Plutôt habitué aux écrits de science-fiction et de fantastique, Philippe Halvick se lance ici dans un récit assez court à mon goût dans un univers d'héroic-fantasy tout ce qu'il y a de plus classique. On y retrouve donc pas mal d'influences qui se retrouvent pelle-mêle comme les dragons d'une grande sagesse, les Elfes limite immortels qui se distinguent entre "blancs" et "noirs", de la magie - mais pas trop, une tribu barbare des montagnes autant pour les hommes que pour leurs femmes, etc. Néanmoins, le monde est totalement cohérent et agréable pour plusieurs raisons. Déjà, les paladins dont fait partie le héros de cette aventure, sont considérés comme véritablement maléfiques par le reste de la population (même par les barbares, c'est tout dire). On assiste donc à deux personnages qui vont essayer de survivre à l'éradication commandée par l'instance dirigeante, a priori bonne, mais que la population n'acclament pas avec autant de fanatisme qu'aimeraient les gardes et les fonctionnaires.
Ensuite, les éléments du monde, ses clés de compréhension dirons-nous, nous sont apportés doucement au court du récit, ce qui nous évite d'être noyés directement dans des notions trop nombreuses pour être ingérées. Léger défaut de cette méthode, c'est quand dans la deuxième partie du récit, tout le monde semble connaître des secrets qu'ignoraient même l'armée conquérante. C'est un peu dommage. À ce propos, je trouve que la quatrième de couverture en raconte déjà bien de trop sur le récit... mais bon je comprends que certains veulent déjà connaître beaucoup de choses avant d'acheter. Chacun ses goûts à ce niveau. Mais revenons plutôt aux autres qualités de cet écrit.
L'ensemble est fluide. Chaque chapitre est précédé d'un court texte du scribe nommé plus haut qui décrit un des aspect du monde... et étrangement il concerne souvent l'action autour des personnages principaux. Notez l'humour de l'auteur pour avoir croisé à un moment dans le récit ce scribe qui, évidemment, s'est montré d'une belle incompétence. À cette facilité de lecture, vous rajouterez des dialogues drôles (le plus souvent, bien que trop répétitifs sur les insultes lancées) qui apportent un léger côté parodique au genre même de l'héroic-fantasy (je pense notamment à la tenue de la barbare Urld, un des personnages principaux que vous rencontrerez plus tard dans le roman). On n'est certes pas dans une véritable parodie à la Pierre Grimbert dans Les Prophétionnels, mais assez pour nous faire comprendre un point essentiel :
Sans cur, sans âme est un livre qui n'a pas l'ambition d'être très sérieuse ni le point de départ d'une gigantesque saga comme le font souvent les auteurs anglo-saxons. Le récit s'avère divertissant tout en restant non déplaisant. Le tout donc me fera dire à l'auteur qu'il devrait rester de temps en temps dans cet univers, histoire de continuer à conter. À noter enfin qu'un roman précédent de l'auteur, Petit dragon, serait écrit dans le même monde. Je lui en parlerai donc lors d'un futur salon du livre - qu'il côtoie fréquemment.
Ecrite par , le 21 Août 2009 à 02:08 dans la rubrique .
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