Liste des ouvrages - Participer   Liens

Recherche  

Coups de coeur  

Tous les coups de coeur


Session  
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Kikekoi  
L'équipe
Contact

Ailleurs  
Manifestation le 3 mars 2020 contre la réforme des retraites et le 49.3 (solidaires08)
Manifestion jeudi 6 février contre la réforme des retraites (solidaires08)
Manifestation contre la réforme des retraites mercredi 29 janvier 2020 (solidaires08)
Les prochaines manifestations contre la réforme des retraites à Charleville (solidaires08)
Pour l’amélioration des pensions ! Pour le maintien des régimes existants et de nos droits ! Toutes et tous mobilisé-es et déterminé-es pour le retrait du projet de réforme de notre système de retraite ! En GRÈVE ce mardi 17 décembre ! (solidaires08)



 

GiG

 
  Lovegrove, James
Edition : Griffe d'Encre, Collection : Roman 2009, 252 pages ISBN : 978-2-917718-10-0 20
 

Mik est un chanteur. Il est le leader incontesté du groupe God Dog, issu de la ville britannique de Rotor City. Après une tournée mondiale qui les ont menés aux quatre coins du monde, Tokyo, Berlin... les voici de retour chez eux, à Rotor City. Mais l'ambiance au sein du groupe n'est pas bonne, les esprits sont fatigués de cette fin de tournée, et les musiciens reprochent à leur chanteur de ne verser que trop peu de royalties sur les chansons. Qu'à cela ne tienne, à la surprise générale, Mik se lève de son siège d'avion et déclare sans ambages que ce concert sera le dernier. Et pas d'autres explications. La manager, Melba Kramer, n'en croit pas ses oreilles, et charge alors Dave Noon, l'ami de toujours de Mik, d'essayer de lui tirer les vers du nez pour en savoir plus... Pas question pour elle que le groupe ne s'arrête ! Mais pour Mik, ce retour à la maison - qu'il déteste - est surtout l'occasion d'aller revoir des endroits de ses souvenirs communs avec Dave.

Kim est une fan. Mis à part certains détails, elle pourrait être le sosie de Mik, tant la ressemblance - quelque peu forcée tout de même, même coiffure et mêmes vêtements - est flagrante. Mais Kim a un secret qu'elle garde jalousement, au point de s'être séparée de sa meilleure amie sans donner une seule explication : lors d'un trip au sas un an plus tôt, elle a rencontré son idole. Et, elle en est persuadée, il lui a demandé un service très précis. C'est pourquoi elle a tout fait pour se procurer une arme à feu, et qu'à présent elle cherche désespérément un pass "All access" pour le P-dome, le fameux concert des God Dog de ce soir ! Et justement Naomi a entendu parler d'un gars qui pourrait en procurer un. La chance est avec elle ! Pourtant, la quête de ce Graal n'est pas aussi facile.

Mik est un chanteur, Kim est une fan de ce même chanteur. Et pourtant, cette histoire ne parle pas de leur rencontre, enfin... presque pas. Déjà ce roman n'est pas un roman, mais deux novellas rassemblés en un même volume... et ce à l'envers ! En effet, d'un côté, vous êtes du côté Mik est un chanteur, et de l'autre du côté Kim est une fan. Chaque récit est composé de onze chapitres et raconte une histoire centrée sur le personnage cité en titre. Et pour l'un comme pour l'autre il s'agit d'un véritable road movie avec deux visions qui sont, vous vous en doutez, complémentaires. D'un côté, la vie d'une rock star qui veut affronter ses peurs et ses joies d'enfance. De l'autre, celle d'une jeune fille rebelle qui surfe avec l'illégalité et la drogue. Et si Mik n'est pas seul, parce qu'il peut compter sur Dave Noon, Kim, elle, a choisi de vivre sa passion en solitaire.

J'ai aimé Mik, avec les tribulations d'un groupe de musique, parti de pas grand chose, arrivé loin, et qui démontre que chaque personne réagit différemment avec la notoriété. Les musiciens sont dit comme n'étant pas particulièrement talentueux, et ils savent bien qu'ils doivent leur célébrité récente grâce à Mik, et à leur manageur. Pourtant, ils voudraient être mieux considérés. Mik de son côté doit parler de ses craintes pour l'avenir à Dave. L'ambiance des balances m'a apparu comme particulièrement familière - il se trouve que je pratique à un niveau local de la musique, et de faire partie des techniciens scène, et la description du concert semblait presque être un article de presse hautement documenté pour un magazine spécialisé, même si j'ai trouvé ce chapitre un petit peu trop long.

J'ai aimé Kim, avec une recherche pratiquement vouée à l'échec d'un objet rare possédé par une personne dont elle ne connait que la description physique, et encore peu détaillée, et un lieu où celui-ci aurait ses habitudes. Très vague. Le passage sur la rixe entre fans des Beatles de première époque et ceux de seconde époque m'a fait bien sourire, et m'a fait penser à des amis qui sont à fond dans les rock des années soixante. Il va falloir que je leur fasse lire ce passage à tout prix ! Et j'ai aimé aussi sa prise de conscience, et sa rencontre avec un autre passionné.

Mais alors, question primordiale s'il en est, par quel bout commencer ce livre ? Car Kim et Mik sont très exactement inversés. Vous ne pourrez savoir en aucune façon lequel débute et lequel termine. Les deux départs sont les bons, chacun apportant sa part de nouveauté à l'autre sans discrimination. Ces rapports sont largement augmentés par un nombre extrêmement impressionnant de palindromes qu'ils soient dans les noms de personnes, de lieux, d'échoppes, ou - plus impressionnant encore - dans les titres de chapitres (chaque titre de Mik est inversé dans Kim, à l'exception notable des accents sur les "e"). Les noms mêmes de Kim Reid et Mik Dyer en disent long.

Je rajouterai que les deux éditrices responsables de la collection Roman de Griffe d'Encre, Magali Duez et Menolly, ont toutes deux une idée bien arrêtée sur la question, et chacune a choisi un chemin différent, comme de bien entendu ! De part mon côté musicien, j'ai préféré commencer avec Mik, en plus ce texte est légèrement plus long que le second. Mais je comprendrais aisément que vous choisissiez l'autre. En quelque sorte, il n'y a pas de mauvais choix. À titre d'anecdote, même les présentations de l'auteur, James Lovegrove, de la traductrice (l'excellente Mélanie Fazi qui nous a doté d'une traduction des paroles de chansons et divers autres jeux de mots intraduisibles sans que cela nuise au style) et de l'illustratrice (la non moins excellente Magali Villeneuve (qui a su changer la charte graphique de Griffe d'Encre - dont elle est la conceptrice - pour l'adapter à un double sens inversé avec un lien continu en prime), ces présentations donc sont différentes et se complètent ! Que voulez-vous, c'est le soucis du détail.

En conclusion, ces récits - de quelque côté qu'il soient pris - ont été dévorés en quelques heures à peine, et j'ai maudit les moments des repas où il fallait bien s'occuper de sa famille tant je voulais en savoir plus. L'idée est géniale, la réalisation ne l'est pas moins, et le style est d'une fluidité qui permettrait même aux personnes qui lisent moins de se plonger dans cet univers. Bref, c'est que du bonheur, et ça faisait bien longtemps qu'un roman ne m'avait pas fait cet effet. À lire d'urgence !

Ecrite par Garion, le 03 Août 2009 à 09:08 dans la rubrique Roman Inclassable .
Commenter cette chronique







© 2001-2011 - Les Chroniques de l'Imaginaire. Tous droits réservés.
Biz : moteur Niutopia, WongLi : code, Arsenik_ : adaptation skin
Design © 2003 yassineb