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Votre mort nous appartient |
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Lencou, Antoine Edition : Griffe d'Encre, Collection : Novella
2009, 123 pages
ISBN : 978-2-917718-11-7
9,50 € |
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Roïn Venkoo ne va pas bien. Sa vie toute entière le déprime complètement. Il semble complètement à côté de la plaque par rapport aux autres habitants de son siècle. Il va au travail lui-même au lieu de le faire de chez soi, comme tout le monde, il pense que de ce fait il doit être reconnu pour cela, mais au contraire ses employeurs le prennent pour un fou. Les distractions artistiques de sa compagne, Olcéana Xinava le laisse pantois. Qu'ont-ils vraiment en communs ces deux là ? Rien, sa déprime ne fait que l'aider à s'épanouir au mieux. Alors Roïn veut se suicider. Ce qui à cette époque en réalité n'est pas une mince affaire. Arrivé au bureau des suicides, Roïn se voit littéralement fermer la porte au nez. Déjà, il n'a pas pris rendez-vous (d'une part). En plus, les délais d'admission sont extrêmement longs, pas avant six mois. C'est énorme. Dès le lendemain, Roïn est pris d'une pulsion... celle de se jeter du toit de son immeuble. Une fois passé le champ de force protecteur, la chute d'une trentaine d'étage fait le reste, splotch. Mais alors pourquoi se réveille-t-il ? En plus, les autorités lui collent un procès sur le dos pour suicide illégal. En ce siècle, il n'est plus possible de mourir quand on veut, qu'on se le dise ! Je savais bien à l'avance que cette novella allait me faire rire. Pour sûr, quand on sait que Votre mort nous appartient fait partie du même univers que Ah, la porte ! (publiée dans l'anthologie Ouvre-toi !) et que Couleur d'Automne (dans Aube & Crépuscule, toujours chez Griffe d'Encre) et ayant particulièrement apprécié ces deux nouvelles, ce récit un peu plus long - une grosse centaine de pages - ne pouvait que me convenir. C'est effectivement avéré. Encore une fois, c'est les dialogues avec les automates ménagers qui sont les plus hilarants. Avec aussi cet ascenseur assesseur, dans le comble de l'absurde logique. Au delà de cela, l'histoire tient bien la route. Enfin... les histoires, car nous suivons le destin de trois personnages. Celui que je n'ai pas encore nommé est le directeur d'une clinique réparatrice du corps humain spécialisée dans le traitement des cancers. Mais il fait tout pour profiter au maximum de son avance dans ses stratagèmes pour faire plonger ses actionnaires. Quel rapport avec les deux autres personnages ? Aucun pour le moment. Il reste que Roïn est quand même au centre de la thématique principale, c'est à dire de l'âme humaine, ce qu'elle vaut, l'utilité de la garder en mémoire et quel respect lui est due. En trame secondaire, quels sont les véritables intérêts des activités humaines. Faut-il toujours qu'elles trouvent leur place dans la société ? Et d'autre part, la loi décrit-elle toujours ce qui est le bien pour tous ? Faut-il tout réglementer, jusqu'au paroxysme ? Je me permettrai quand même de signaler ce qui m'est apparu comme une contradiction dans le texte, entre une notion de baisse importante de natalité dans l'espèce humaine, et la notion de pays ne faisant pas partie du bloc eurasien ou d'autres pays très développés qui sortiraient de la connaissance de ces derniers. Il reste que c'est un simple détail et qu'il y a sans doute un bon millier d'explications possibles que je n'aurai pas saisi. Concluons donc par un oui franc et massif : cet univers est excellent, et je voudrais encore pouvoir y plonger souvent, rien que pour l'humour d'Antoine Lencou. Peut-être sous la forme d'un roman cette fois ?
Ecrite par , le 03 Août 2009 à 09:08 dans la rubrique .
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