Les cauchemars de Terram (Tome 1)
		Sand & Cossu Edition : Soleil 2009, 48 pages ISBN : 978-2-302-00329-3 12,90 €

Marcus est Stella sont le couple le plus heureux du monde : leur fils Terram vient de naître, et son premier cri suscite une délivrance que tous les parents du monde ont un jour connue. Mais Stella reste cependant méfiante. Et les sombres nuages, prémices à un monstrueux orage, qui accompagnent la sortie de la maternité, ne sont pas un bon présage pour la jeune femme... Et celle-ci aura eu raison : quelques années plus tard, Marcus se retrouve avec une femme plongée dans un profond coma, et avec un fils également perpétuellement prostré et endormi, qui ne s'éveille que par le biais de crises de terreur énormes...

Alors Marcus fait comme n'importe quel père ferait, dans un premier temps : il se tourne vers la médecine et l'esprit cartésien des praticiens. Mais ces derniers n'expliquent pas ce qui arrive à la progéniture de Marcus. La tension est de plus en plus forte pour un père qui n'en peut plus et que la vie n'a pas préparé à cela... Alors très vite, les explications surnaturelles refont surface, avec notamment une certaine Lilith, une femme au visage démoniaque qui hante les rêves de cette famille. Une femme dont on ne connaît rien des liens avec Marcus et sa famille, pour le moment...

Et pour cause ! Les cauchemars de Terram est le premier tome d'un triptyque : il est ainsi tout à fait normal que toutes les questions ne trouvent pas encore de réponses. Le scénario de Sand est certes assez simpliste pour le moment (attention, à ne pas prendre dans le mauvais sens du terme), il a le mérite d'être bien réalisé, et magnifiquement rythmé. C'est simple : on ne lâche pas le tome avant sa conclusion, qui ne nous laisse qu'avec le regret de devoir à présent attendre une suite...

Mais ce scénario au découpage maîtrisé ne serait rien sans ce dessin Brice Cossu sest une nouvelle fois fait plaisir avec ces planches, et cela se voit. On reste dans un style proche de Rémission, le one-shot qui avait fait découvrir Cossu avec Yves Swolfs au scénario. On y trouvait une jeune femme terriblement torturée avec ses souvenirs, ce qui n'est pas très éloigné de ce qu'on peut trouver ici. Certains dessins prennent ainsi toute la double planche, et la part belle est faite aux expressions nombreuses, souvent tristes, rarement joyeuses, voire démoniaques (le regard froid de Lilith planche 29 me laisse encore des frissons !).

Le dessinateur de Rémission et du second psaume de Paradis perdu (scénarisé par Ange) trouve là de quoi faire exprimer tout son talent une nouvelle fois : une seule chose à dire en conclusion : vivement la suite !