Le choeur des ténèbres (La geste des chevaliers dragons - Tome 8)
		Ange & Meddour Edition : Soleil 2009, 48 pages ISBN : 978-2-302-00558-7 12,90 €

Le chevalier dragon Marly arrive, après trois semaines de périple, au coeur de la forêt. Cette forêt étouffante, moite et qui lui font entendre des chants. Mais elle semble seule à les entendre. Marly doit retrouver la chevalier dragon Krista, dont le campement se trouve non loin du point d'arrivée de Marly. Ne répondant plus aux missives de ses supérieures, ces dernières ont décidé d'envoyer quelqu'un pour se rentre compte de la situation sur place. Mais Marly est arrivée dans un lieu on ne peut plus étrange.

Déjà, il y a le responsable du comptoir, qui bégaye et tient des propos qui semblent parfois incohérents. Il y a ensuite celle qu'il appelle Belle Nièce, une femme mystérieuse, et qui va rapidement être plus ou moins fascinée par Marly, au point de venir l'espionner pendant son sommeil. Et puis, il y a Joseph. C'est un colosse taciturne qui punit les serviteurs à coup de bâton, jusqu'au plus profond de leur chair. Marly sait qu'elle doit rejoindre rapidement un autre point dans la forêt, mais va devoir essayer de faire confiance à ces habitants dérangeants.

Seulement, au coeur de la forêt, Marly va se rendre compte de sa grande solitude et du poids de sa véritable mission.

Les tomes de La geste des chevaliers dragons se suivent mais se ressemblent pas. Ici, on est au coeur d'une contrée qui, si elle n'est pas encore atteinte par le veill, n'en est pas moins exempte de personnes perverties par l'émanation des dragons. D'ailleurs, le dragon tout proche qui aurait dû être neutralisé par les chevaliers semble toujours bien en vie. Ce qui ajoute un effet supplémentaire de reproche et de suspicion dans un huis clos végétal qui s'en serait bien passé. On parle de dragon, mais on n'en voit jamais les écailles. Tout est basé sur la psychologie des personnages, le fait que Marly semble aux prises avec elle-même, qu'elle est jeune et que son admiration pour Krista ne doit en rien l'entraver dans sa mission.

Ange nous plonge au plus profond de la nature humaine avec ce tome. Le rythme en est donc volontairement lent, sans pour autant manquer d'éléments pour toujours capter l'attention du lecteur. C'est parfois un peu trop verbeux, mais on se prend quand même au jeu de cette histoire pesante et oppressante. Le dessin de Meddour est bon, même si parfois certains visages ou certaines expressions ne sont pas forcément très bien rendus.

Un tome un peu à part, mais qui prouve qu'Ange a encore de nombreuses manières de nous faire vivre le quotidien de ces chevaliers hors du commun.