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Le sommeil du monstre

 
  Bilal
Edition : Les Humanoïdes Associés 1998, 72 pages ISBN : 2-7316-1230-4 13,90
 

Après la brillante trilogie Nikopol, et notamment Froid équateur qui lui valut un titre assez honorifique, Bilal nous propose une nouvelle mouture prospective, non des moindres, avec ce premier volet viscéral d'une trilogie qui s'annonce sous de funestes auspices et nous plonge dans un futur qu'il affectionne, dont il s'est fait notamment l'un des plus transcendants prédicateurs. Un futur sombre, un futur glauque, un avenir proche qui plus est...

Ce contexte sinistre constitue la trame du récit, dans laquelle s'entremêlent trois histoires différentes. Ou plutôt, trois devenirs différents. Car elle est le siège d'un passé commun. Trois enfants nés à Sarajevo, durant la guerre. Trois orphelins nés au milieu des bombes, des larmes et du sang. Trois progénitures mortes à leur naissance.
Le premier se nomme Nike Hatzfeld, nom hérité d'une paire de chaussure et d'un journaliste. Nike est Hypermnésique, ses dons mémoriels lui ont amené de l'argent mais aussi de nombreux maux de têtes, Ils lui offrent également quelques réminiscences de l'hôpital, cet hôpital au plafond béant qui illuminait leurs trois paires d'yeux, de fusées, de tirs épars, d'explosions, au milieu du ciel étoilé.
Le second se nomme Amir Fazlagic, nom hérité d'une mère musulmane, décédée. Défait par une carrière de sportif raté, il sombre dans la délinquance, les milieux mal famés, y fait (probablement) la rencontre de sa petite amie, Sacha Krylova.
La troisième se nomme Leyla Mirkovic. Adoptée par un illustre politicien, elle devient une éminente astrophysicienne, surveille un site astronomique de toute première importance à bord de la station Hubble 4 avec son ami Finch.
Trois destins divergents pour un même lendemain sordide...
Puis tout bascule lorsque Nike, convié dans un bar par son amie, disparue depuis quelques mois déjà, se trouve pris dans un attentat, et se réveille officiellement mort dans les locaux de la FBII... Lorsqu'Amir et Sacha se retrouvent embrigadés à leur insu par l'Obscurantis Order, mouvement véreux issu des trois grands monothéismes... Lorsque la station Hubble 4 repère de mystérieux signaux, et d'étranges phénomènes provenant du site...
Nous avions fait état d'un passé commun, et c'est bien à ce passé que Bilal veut faire allusion, ce passé qui nous est aussi connu, car c'est un devoir de mémoire que s'impose le dessinateur, face aux trop grandes amnésies de notre temps. Amnésie volontaire ou non ? Il ne constate que la réitération de cette ineptie qu'est la guerre, ses hécatombes, ses carnages, ses charniers... A l'image de ses trois histoires qui convergent finalement les unes vers les autres, de manière plus ou moins ambiguë, l'on peut y voir dans les souvenirs de Nike un passé qui se téléscope avec le futur, une certaine confusion des temps qui nous roule vers des conclusions bien pessimistes. Devoir de conscience ? Bilal use de tous les expédients relatifs à son art pour affirmer sa pensée, autant sur le fond littéraire que typographique (couleurs sombres, dessins diffus, flash sous forme écrite et non imagé sous fond noir...) et démontre encore une fois ses talents polyvalents. De manière assez similaire au film Immortel, qu'a réalisé récemment l'artiste, se mèlent divers domaines artistiques, tous aussi maitrisés, au service de l'oeuvre.

Premier volume saisissant donc, dont on sort hagard... En constatant que l'Imaginaire se confond, lui aussi, avec la réalité...

Ecrite par Fulgore, le 20 Août 2004 à 18:08 dans la rubrique BD .
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